Le 11 mai 2025, l'équipe du film RRR était de passage à Londres pour un ciné concert dans le mythique Royal Alber Hall. Un moment marqué par la dévotion des fans japonais présents, des clameurs façon supporters de grosses écuries du football et des adorateurs du film difficilement maîtrisables par le service d`ordre.
Côté gépolitique, les choses sont plus que tendues en ce moment entre Inde et Pakistan. Et ça a eu un petit impact sur une reconnaissance officielle du cinéma indien sur sol anglais: l'inauguration de la statue de KAJOL et Shah Rukh KHAN à Leicester Square (coin de Londres ultracentral et aussi emblématique que les Champs Elysées, célèbre pour sa concentration de multiplexes) a été reportée. De son côté, Madame TUSSAUD, le Grévin britannique, a révélé à Ram CHARAN sa reproduction de cire à Londres avant que cette dernière ne s'installe le 20 mai 2025 dans leur antenne singapourienne.
Mais en ce weekend prolongé par beaucoup du 8 mai l'Inde était du côté du Royal Albert Hall. La première partie du diptyque Baahubali avait déjà été l’occasion d’une première dans la salle de concerts londonienne aux 5 272 places assises : déjà en présence de l’équipe du film, la séance était la première projection d’un film en langue autre que celle de SHAKESPEARE dans la salle. Qui remet le couvert pour RRR avec une projection ciné concert en présence de RAJAMOULI, du compositeur oscarisé KEERAVANI ainsi que des acteurs N. T. RAMA RAO JR. et Ram CHARAN. La grande surprise vint du Japon. Caractérisé par plusieurs mois d'exploitation salles en VO avant la sortie d'une version japonaise, le succès du film au pays du soleil levant s’est répercuté par la présence de fans nippons particulièrement dévots. Le kimono était de sortie chez certaines… ou le T Shirt du film. D’autres avaient revêtu des robes traditionnelles indiennes avec parfois une photo du film. Une fan portait une réplique de la robe de Jenny dans le film. Et un fan arborait une barbe, une cravate et des bretelles dans la droite lignée de Naatu Naatu.
Dans le public, certains/certaines arborent des photos du casting comme des supporters de club de foot arborent celles de leurs idoles: un signe avant-coureur de la suite? Jurée de Séries Mania et animatrice tv/critique basée à Londres, Ashanti OMKAR anime la série de questions. Arrivés dans des clameurs dignes d’un stade de football, RAJAMOULI et KEERAVANI tiennent des propos banals sur le succès aux Oscars. Le second indique que pour RRR il voulait quelque chose de différent de Baahubali. Mais l’hystérie monte encore d’un cran à l’arrivée de N. T. RAMA RAO JR. et Ram CHARAN. Le public se rapproche de la scène et prend des photos; le service d’ordre semble déjà sur les nerfs. Des cris façon Beatlemania couvrent les propos des acteurs qui surjouent la bromance de leurs rôles fictifs. NTR raconte sa fierté de danser Naatu Naatu avec Ram et loue le talent de cuistot de ce dernier. Les fans japonais seront remerciés. Le service d’ordre demande aux fans de regagner leurs sièges. Un fan réussit quand même à offrir un vêtement à NTR. KEERAVANI fredonne un bout du score du film et l’équipe s’en va.
Pendant la projection les cris « J-R-N-T-R » seront nettement plus nombreux que les « R-A-M CHARAN ». Un amateur de hip hop dirait que le premier mène la rivalité dans les tribunes. Comme attendu, le public réagit bruyamment aux péripéties du film, applaudissant les exploits des héros. Une fois le film terminé, toute l’équipe est revenue saluer l’orchestre symphonique et le public. Geste symparthique tant bien des stars hollywoodiennes ne reviennent pas après la projection de leurs avant-premières publiques parisiennes. Une partie du public se presse et s’écrase près de la scène, les plus proches tentant de serrer la main de NTR ou de faire un selfie. D’où ensuite la vidéo virale de l’acteur enjoignant les fans voulant un selfie de collaborer avec le service d’ordre.
En un weekend où Tom CRUISE a été vu sur le toit du British Film institute (Cinémathèque locale), le stardom version télougoue était du côté de la salle ayant entre autres accueilli CLAPTON, une projection du Napoléon d’Abel GANCE dans une version moins longue que celle sortie en France l'an dernier et (aussi) feu Johnny HALLYDAY.
Photos et texte: Ordell Robbie
