TOKYO (Reuters) - Certes, l'amour ne s'achète pas mais les Japonaises pourront bientôt joindre l'utile à l'agréable grâce à une tirelire électronique qui leur permettra de s'offrir une romance virtuelle tout en faisant fructifier leurs économies.
L'"Ikemenbank", ou "tirelire beau garçon" consiste en un appareil électronique en forme de coeur et équipé d'un écran LCD qui permet à sa propriétaire de vivre une histoire d'amour virtuelle avec un personnage d'animation. Elle sera lancée dans les boutiques japonaises le 6 septembre, au prix de 4.935 yens (29,6 euros).
Première étape: choisir l'élu de son coeur parmi les cinq "modèles" d'hommes proposés par l'"Ikemenbank", qui vont du "jeune athlète" à "l'homme plus âgé sachant faire preuve de patience".
Chaque fois qu'une nouvelle pièce est glissée dans la tirelire, cet amoureux virtuel délivre un commentaire flatteur, comme "Tu es la meilleure", ou encore "Tu es de plus en plus jolie en ce moment". En revanche, si on le néglige pendant cinq jours, il disparaît en laissant simplement une lettre d'adieu.
Si elle ne connaît pas une fin prématurée parce que le compagnon virtuel se sent délaissé, la romance prend fin lorsque 100 pièces de 500 yens (3 euros) ont été accumulées dans ce bas de laine de nouvelle génération.
Mais l'issue de cette histoire d'amour -"happy end" ou à fendre le coeur- dépend de la qualité de la communication que l'utilisatrice a instaurée avec son amoureux virtuel. Pour que tout se finisse bien, elle doit par exemple avoir délivré une réponse satisfaisante lorsque son compagnon virtuel lui a déclaré: "J'ai l'impression que mon ami a le béguin pour toi... qu'en est-il ?".
Pour assurer du réalisme de la chose et aider les femmes de différentes générations "à ressentir réellement la sensation d'avoir des papillons dans l'estomac", la firme japonaise s'est adjugé les services d'une "psychologue de l'amour", a expliqué Kasumi Nakanishi, porte-parole de Bandai, l'unité de jouets de Namco Bandai Holdings, qui fabrique l'Ikemenbank.
Bandai avait déjà déclenché en 1996 une véritable folie mondiale avec ses "Tamagotchi", de petits appareils électroniques en forme d'oeuf représentant des animaux virtuels dont il fallait prendre soin. Il en avait écoulé 74 millions d'exemplaires.
Mariko Katsumura, version française Myriam Rivet