| Astec | 3.5  |
Majin aime les enfants de paysans |
Il faut tout de suite dissiper un possible à priori négatif à la lecture du pitch de ce dernier film de la trilogie consacrée à Majin : il n’est pas plus infantile que les autres. Certes le scénario rompt avec les habitudes établies précédemment en faisant d’un groupe d’enfants les personnages –humains- principaux de l’histoire. Mais contrairement à ce que pourrait laisser croire le premier tiers du scénario ce n’est pas pour finir dans un ton allant crescendo dans « l’angélisme ». Comme dans les autres films, un certain nombre de sacrifices en vies humaines doit être atteint avant que le Dieu de la Montagne (...encore déménagé la statue, pour revenir en altitude...) se mette en action. Et bien ici même les enfants devront fournir leur quota de souffrance...
Certes le happy end de rigueur est bien là, mais avec un arrière goût un brin plus dramatique et plus sombre au final. Parce qu’il n’y a pas cette fois-ci de prince ou princesse pour « positiver l’amour », parce qu’il n’y a pas non plus de « bon » royaume (ou fief en l’occurrence) à sauver, parce qu’il n’y pas de valeureux samouraïs pour résister aux méchants (samouraïs)... Parce qu’il n’y a que des « péquenots », enfants et parents, otages du bon vouloir d’un seigneur despotique et cruel qui les tue à la tâche jours et nuits... Alors même si sur la fin intervient un gentil seigneur histoire de rééquilibrer tout ça, il n’en reste pas moins que la colère du géant de pierre n’est plus le fruit d’un quelconque différent féodal entre nantis, mais de la souffrance de pauvres hères uniquement. Bon, ça ne fait pas de Wrath of Daimajin un pamphlet politique, loin de là, mais permet tout de même de « perspectiver » un peu mieux la présence des bambins comme personnages centraux. Leurs péripéties ne sont pas des plus captivantes ? Pas moins que les péripéties des personnages des films antérieurs. Si on y perd vraiment en tant que spectateur c’est dans le nombre de coups de katana distribués, à la rigueur..., mais pour ce que ça leur a servit dans les autres films...
D’une certaine façon nous n’y perdons vraiment pas au change avec un Majin utilisant, pour la première et unique fois, son épée. Et puis le final offre aussi quelques plans mémorables où l’on voit le colosse émerger au milieu des nuages, résister aux canons dans un autre nuage, de poussière celui-ci, puissamment campé sur ses jambes... Ici encore toute la magie visuelle des films de grands monstres japonais opère parfaitement et peu de kaiju de l’époque peuvent se targuer d’atteindre une telle beauté plastique et une aussi bonne tenue au niveau des sfx. Un film à voir, comme les autres...
