A pleurer de bonheur, tellement ce film transcende le cinéma et la vie.
Je ne tarirai pas d'éloges à propos du premier film de Jiang Wen. "Des jours éblouissants" rejoint en effet "A brighter summer day" d'Edward Yang au panthéon des films asiatiques mettant en scène la jeunesse.
"Des jours éblouissants" est principalement un film sur la mémoire. Ce qu'on voit à l'écran est d'ailleurs le fruit des souvenirs d'adolescence d'un homme. Là où on touche au génie, c'est que ces souvenirs sont vagues et que l'homme en question ne sait parfois plus si une situation qu'il relate s'est effectivement produite ou non ; si la fille dont il était amoureux existait bien, ou qu'il ne la confondait pas avec une autre de ses camarades, etc... Il y a donc parfois quelque chose d'imaginaire voire d'onirique dans ce qu'on voit à l'écran. La voix-off commentera d'ailleurs les impressions du personnage face à ses souvenirs, avec parfois un décalage bienvenu. Tout ceci est particulièrement bien trouvé.
Maintenant, est-il nécessaire de parler plus en détails de l'interprétation (et surtout de la fantasmante Jing Ning), de la photographie lumineuse, des dialogues qui font souvent mouche, des situations mémorables, etc, etc... qui composent ce film ?
Le mieux, pour s'en rendre compte, c'est évidemment de se précipiter dessus : )
moins réussit que les DEMONS A MA PORTE
voici donc le premier film de JIANG Wen, premier essai non transformé malgré ces qualités. le style est très classique, assez lisse (ce n'est pas péjoratif), la reconstitution historique est bien rendue, et la partie d'introduction semble prometteuse, mais passé 1/2 heure ou 3/4 d'heure, j'avoue avoir été lassé par ce rythme trop peu soutenu, et cette histoire trop anecdotique. ce n'est pas intenable mais le film est long, trop long par rapport à la richesse du propos, de plus le potentiel offert par la période historique (Chine maoiste) n'est pas exploité.
pour un premier film, soyons indulgent, c'est positif, ça laisse présager son 2ème film, mieux construit, et ce INTHE HEAT OF THE SUN séduit par ses acteurs, ses beaux plans simples et tranquilles, et ses petits moments nostalgiques.
ceux qui aiment ce style de films trouveront du plaisir à voir celui là.
ps: adapté d'un livre, il s'agit d'une autobiographie d'un homme, que l'on voit au moment de sa jeunesse, faisant l'école buissonière et traînant avec une bande de potes et une fille.
Très belle histoire :)
Innocence et bonheur d'un jeune chinois de 16 ans dans le Pékin des années 70. Copains, amourette, bagarres... tout sauf les études !
L'ambiance installée par JIANG Wen (qui passe pour la première fois de sa carrière derrière la caméra) est remarquable ! Les jeunes acteurs qu'il a choisi pour interpréter les 5 garçons et les 2 filles de la bande sont vraiment brillants.
Une seule ombre au tableau : la dernière demi-heure. Un peu fouillie, la fin reprend le style narratif qui avait été mis en place au début, mais maladroitement, et en enlevant un peu la belle atmosphère plannante qui s'était installée. Domage...