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moyenne
3.07/5
9413
les avis de Cinemasie
2 critiques: 3.75/5
vos avis
12 critiques: 2.85/5
Une première réalisation étonnament intense
9423 est un film qui sort aisément du lot à Hong-Kong. Loin des classiques histoires de policier, le film se veut le portrait d'une personnalité, plongé dans un environnement très noir. Tout le film tourne autour de son personnage principal, "Smashed Head", un policier marginal, détesté par ses collègues, lunatique, mais qui cache derrière sa carapace de dur je m'en foutiste un homme perdu aux idéaux bien plus purs que ce qu'il laisse paraître. Ce portrait très noir est loin d'être parfait. Le film manque de rythme, se montre un peu complaisant parfois, ou trop excessif. Mais on ne peut lui retirer son envie d'aller vers quelque chose de résolument intense et impliquant, à la manière d'un Bad Lieutenant. Excusez de la comparaison...
Evidemment, les anti Francis Ng trouveront du grain à moudre avec film, puisqu'il accapare l'image et livre une interprétation aussi maniérée que d'habitude. Il s'est entouré d'acteurs et actrices qu'il connaît bien, et se donne entièrement à ce "Bad Lieutenant" vers HK. Il en résulte évidemment un peu d'excès de temps en temps, avec des scènes un peu longues ou inutiles (les deux pseudos scènes de sexe auraient pu être écourtées par exemple). Mais on ne peut pas se plaindre non plus d'avoir sous la main un personnage intéressant et attachant, interprété avec beaucoup d'intensité. Il est évident que peu d'acteur à Hong-Kong ont les moyens de donner vie à ce genre de caractère excessif. On retient plusieurs scènes très fortes, où le personnage laisse sortir sa détresse, soit en se cachant (la larme sous les lunettes, magnifique) ou en perdant le contrôle (l'autre scène superbe où Smashed Head fustige Hong-Kong).
Quant à la mise en scène, là aussi il y a du bon et du moins bon. Le bon étant que la réalisation est à la fois assez minimaliste et stylisée. Minimaliste lors de longs plans séquences permettant aux acteurs de montrer leur talent (comprendre : Francis principalement), et stylisée avec des ralentis, et l'utilisation de la musique. Evidemment, Francis Ng n'est pas Wong Kar-Wai ou Abel Ferrara. Ses choix sont évidemment un peu égoïstes de temps en temps, puisqu'il se met en scène. De plus, la narration est un peu hésitante, l'utilisation de multiples flashbacks et le scénario un tant soit peu compliqué perdent un peu trop le spectateur. Mais on peut tout de même considérer que c'est un bon début, avec une envie de ne pas filmer pour se donner un genre mais pour s'intéresser aux personnages et installer l'ambiance.
L'ambiance est l'autre point fort du film. Les fans de polar noir devraient apprécier, Hong-Kong version Francis Ng étant un lieu où l'on croise soit des âmes perdues soit des pourris. Peu de concessions sont faites, que ce soit au niveau de la violence, du langage ou du sexe. Bref, ce n'est certainement pas un film à passer pour distraire sa petite famille. L'approche de la ville en elle-même est un point intéressant du film, elle s'intègre en effet de manière importante au récit et en constitue un personnage à part entière, à la fois belle et méprisable. Sinon il est évident que les autres personnages sont moins intéressants, mais garde toujours eux aussi un peu d'épaisseur, surtout pour Amanda Lee. Christine Ng et Fredric Mao sont moins gâtés avec des personnages un peu trop blanc et noir qui manquent un peu de nuance. On se rattrapera avec la beauté très classe de M'selle Christine.
Au final, malgré ses indéniables erreurs de jeunesse, ce portrait pessimiste d'un personnage haut en couleur mérite qu'on s'y arrête et laisse augurer une carrière intéressante en tant que réalisateur pour Francis Ng. Il y a du coeur dans ce film, c'est indéniable.
La classe Francis
Francis Ng s'est chosi un scénario bien ficellé, un rôle a son accabit. Le risque aurait été de d'axer trop la réalisation sur son personnage au détriment de la construction du film. Mais ce n'est pas le cas malgré un ou deux plans de complaisance. La réalisation est assez professionnelle, bien maîtrisée avec un beau travail sur la lumière et les couleurs. Les deux rôles féminins sont également très bon avec Christine Ng et Amanda Lee et contribuent à l'équilibre général du film. Attention c'est un film noir, mais sans beaucoup d'action. On a avant tout droit à une plongée dans les bas fonds et dans la psychologie du héros. Rassurez vous tout ca passe très bien et sans la moindre longueur.
Un film a ambiance servi par un grand Francis Ng.
Visions floues
Premier film intéressant, malgré les défauts inhérents à un premier métrage.
Ne trouvant pas forcément chaussure à son pied dans des rôles catégorisés, Francis Ng décide de passer à la réalisation et - par la même - de se mettre en scène lui-même. Film à l'intrigue quasi épurée (l'histoire ne se met véritablement en place qu'après une bonne demi-heure de film), Ng s'attache avant tout à l'état d'âme de son/ses personnage(s). Entreprise qu'à moitié réussi, la première moitié du film ressemblant d'avantage à une tentative de film underground plus ennuyeuse qu'innovante. Ng en train de tenter de calbuter son amie (prostituée), Ng en train de se battre, de boire, de se dandiner sur de la musique. Etonnant également de voir, que Ng adopte un jeu d'acteur très proche de bon nombre d'autres de ses rôles, alors qu'on aurait pu s'attendre à une version radicalement opposé ou bien plus approfondi.
Lors de la mise en place de l'intrigue, l'on voit arriver le rôle de la psycho-thérapeute d'un oeil fatigué, voire blazé; mais au lieu de se repentir, Ng va entraîner la thérapeute dans le sillon de son monde sombre et obscur - définitivement la partie la plus réussie de tout le film. Le dénouement est prévisible, mais une sorte de magie a opéré et le film a forcément gagné en intérêt.
Film bien loin des standarts HK, s'apparentant à un certain ciné indé américain des années '80s, Ng réussit à instaurer un climat intéressant et l'on ne peut que saluer son audace filmique.
Un plan laise même présager d'un véritable talent de metteur en scène : celui, où le personnage interprêté par Ng se laisse pour la première fois véritablement "aller" sur le fauteuil de la thérapeute. Elle se détache sur fond d'une large baie vitrée donnant sur le port HK. L'eau a un effet apaisant, le cadre est magnifique; alors qu'au contraire, derrière Ng, la baie donne sur un entrelacas de traffic routier, représentatif du désordre dans sa tête.
En revanche, le plan, où la petite amie prostituée de Ng se place pile poil devant le dessin de l'ange (représentant un homme ressemblant étrangement au personnage de Ng, mais pourvu d'ailes), apparaissant avec des ailes est par trop stylisé et visible.
coup d'essai concluant
Francis NG est une personne intéressante, car aussi bien en tant qu'acteur et aue réalisateur, il reste assez mystérieux et sombre.
son premier film est tout à son image, un drame psychologique dont le personnage central est un flic désabusé voire dépressif, glissant sur la pente obscure.
la réalisation n'est pas franchement excellente meme si on a droit à quelques très beaux moments, bien mis en musique aussi. il reste pas mal de plans "déchet" ou pas trop travaillés, mais globalement c'est sobre, à l'abri des modes actuelles, et cela sert bien le film.
comme la réal, la photo est quelques fois réussie, très fade dans bien des plans.
l'histoire est simple mais bien traitée, avec personnalité, Francis NG pouvant etre comparé à unvincent GALLO en moins artificiel et égocentrique tout de meme. c'est un peu le meme genre qu'un BUFFALO 66.
9413 est très perfectible dans bien des domaines mais il a le mérite de se poser à l'écart des productions plus commerciales, et Francis NG s'en sort plus qu'honorablement. en plus une bonne bande sonore contribuant à l'ambiance.
Flic aux bords de la crise de nerfs
Francis Ng est l'un des rares acteurs; avec Anthony Wong et Elvis Tsui peut-être; a pouvoir en faire des tonnes sans que ça paraisse éxagéré. Cette fois il en fait beaucoup, voir trop, mais il se trouve non seulement devant, mais aussi derrière la caméra.
L'histoire narre les élucubrations d'un policier au bout du rouleau. Un homme désabusé qui est devenu névrosé et violent. Francis Ng s'attache à décrire ce personnage avec un peu trop d'emprunt, ne sachant réellement nous le décrire, il juxtapose tout à un tas d'idées qui tue l'idée.
La notion de trop est présente à tout instant dans ce film qui n'est ni foncièrement mauvais, ni formellement réussi.
Une réalisation à la limite de l'amateurisme, sauvée par la présence d'Herman Yau en tant que chef opérateur. Les effets de style tombent la plupart du temps à plat, tant il découlent de situations grotesques.
Loin du Harvey Keitel de Bad Lieutenant, voir du Anthony Wong de Beast Cops, le Francis Ng de 9413 n'arrive pas à nous convaincre de la teneur de son personnage.
La scène du strip-tease nous le fait découvrir hystérique et grossier, quand à celles où il se trouve devant la psychanaliste, nous le montre perdu et presque puéril. Il n'arrive pas à trouver le juste équilibre entre déraison et perdition.
Le fil de l'histoire se perd vite dans tout un tas de démonstrations grossières sacralisant la notion de trop-plein qui finit d'achever le peu de crédibilité de l'oeuvre.
Reste l'interprétation de Francis Ng et quelques scènes de violence assez percutantes qui permettent de sauver le film du naufrage et d'accréditer lle classement en catégorie 3.