Afrika fut l'un des échecs les plus cuisants de début d'année 2002 avec seulement une semaine d'exploitation dans les salles et une sortie DVD très rapide. D'un point de vue non-coréen, le film a de quoi séduire a-priori car regroupant Kim Min-Sun et Lee Young-Jin, les deux actrices principales de Memento Mori, plus Lee Yo-Won et Jo Eun-Ji deux jeunes actrices montantes du ciné coréen. Alors, on se mate la BA et le clip en boucle jusqu'au jour fatidique où on peut enfin voir ce film maudit et mon dieu, on comprend pourquoi il a eu un tel sort...
Le film part sur thème assez simple, identique à Attack the Gas Station!, à savoir la rebellion adolescente: mais là où ATGS fonctionait à merveille, Afrika se plante quasi partout. L'erreur du film est d'avoir été pensé comme un pur produit pour les 15-18 ans en s'inspirant quelque peu des teen-movies américains. Cela s'aperçoit assez vite dans le caractère très peu développé des personnages principaux et surtout au fait que les personnages sont tous montrés comme si ils avaient un QI déficient: voir des actrices estimées se mettrent à jouer des filles ayant 13 ans d'âge mental, poussant des cris d'hystérie, ayant une attitude ressemblant fortement à celui de jeunes groupies a de quoi rapidement porté sur les nerfs et on a vraiment envie de les baffer pour qu'elle la ferme. Lee Young-Jin arrive à se dissocier de l'ensemble mais hélas, c'est plutôt parce qu'elle montre un manque total de conviction dans son personnage. D'ailleurs, c'est via son personnage qu'arrivera le côté un peu dramatique du film(ben oui, on dans un film coréen, c'est presque un passage obligé) mais la façon maladroite du réalisateur de présenter son passé fait plus sourire qu'émouvoir et on a vraiment l'impression que cette partie tombe comme un cheveu dans la soupe.
Mais bon, la majeure partie d'Afrika est consacrée à la comédie mais là non plus ça marche pas trop. On a droit à quelques scènes à l'humour scato mais n'est pas les frères Farelly qui veut et en général, l'humour du film tombe très souvent à plat et manque singulièrement d'idées qui ferait qu'on aurait pas l'impression d'avoir déjà vu ce film 10.000 fois. Un bon exemple de ce manque d'idées serait la scène où les filles braquent une station-service: au début, on admire le clin d'oeil à Attack the Gas Station! quand le gérant demande à Lee Yo-Won si ils ne sont pas déjà rencontré auparavant mais on déchante très vite lorsque la scène se contentera purement et simplement de reprendre les moments-clés d'ATGS, démontrant bien les lacunes en matière d'idées intéressantes du film. On passera vite sur la réalisation qui est d'une grande banalité et on notera au passage l'utilisation assez peu subtile de la BOF où on dirait vraiment que les producteurs ont décidé de faire une compil des derniers tubes coréens à la mode. En conclusion, c'est pas très compliqué: si Afrika avait été un film américain, ça donnerait à coup sûr un teen-road-movie avec Britney Spears et ses clones en guise de casting. Vous voilà prévenus...
Le film à deux balles de l'année ; la production qui ne vaut pas une cacahuète avec un scenar' qui sort tout droit du dernier neurones valable de l'auteur apres une soirée de cuite qui a du oublier ou il avait rangé son flingue à eau et qui s'est mis à imaginer tout une histoire autour de ça avec 4 filles en cavales et vous connaissez la suite. Pis comme ça ne suffisait pas, le réalisateur nous pond une mise en scène presque à faire palir le plus mauvais des metteur en scène qui perd sont titre. Allez c'est bon on a tout dit ? mais non ! on n'a pas parlé de la musique... j'ai même pas envie d'en parler à vrai dire
Par contre ce que je voulais dire par dessus tout, c'est que malgré cette technique affreuse et sans conviction, j'ai aimé ce film ; je l'ai même beaucoup aimé. J'ai passé un franchement bon moment à le regarder ; les personnages sont attachants et on ne s'ennuie vraiment pas ; certes la réalisation est nulle mais je dirais que pour l'occasion j'en ai vraiment rien à faire. Le plaisir avant tout ; et dans ce film il y en a.
Au scénario, il y a une idée toute simple et très vite mise en place. Deux filles vont au bords de la mer pour quitter un temps la routine de Séoul. Pour se faire, elles empruntent une voiture. La voiture est une voiture volée et contient deux armes à feu dont celles d’un policier. De là les péripéties commencent.
La réalisatrice Shin Seung su, profite de l’occasion pour poser la question du devenir de la femme dans la société coréenne. Le destin d’une femme est il de se marier ? est-ce là le seul devenir, la seule place dans l’institution de la vie ? Alors l’histoire s’apparente à un contre-destin, une alternative excessive. Mais, si Shin Seung su connaît le sujet auquel elle s’attaque, elle n’en est pas moins concernée. Dérapage ou volonté, il en résulte que ce contre-destin devient lui même un destin. Passive dans ce qui arrive, sans contrôle sur ce qui arrive, les filles suivent cette voie sans intervenir sur les événements. A quoi bon changer ce qui constitue une vie, si la mécanique reste la même ? Ce qui peut amener à poser une question importante : quel est l’enjeu principal de la vie, ce qui arrive ou la façon dont ça arrive ?
L’impulsion, le moteur de la diégèse correspond à un accident et non une prise de position. Les événements dégénèrent (par rapport au cadre de départ), mais ces filles se laissent porter par ces événements. Elles sont ce que les péripéties attendent d’elles, et non le contraire. Pour le dire autrement, elles sont ce que les événements font d’elles, mais les événements ne sont pas définis en fonction de ce qu’elles sont. La présence de quatre personnages multiplie les manières d’appréhender, mais leur seul choix, sera dans la préférence d’un destin plutôt qu’un autre.
C’est un road-movie pour lequel on peut évoquer Telma et Louise en référant bien que les deux films soient extrêmement différents. Le films tourne vite à la blague comme pour noyer ce constat affligeant (interne au film)…. Face au destin…..