Ordell Robbie | 1.5 | B movie auteurisant. |
Ghost Dog | 2.75 | Polar obsessionnel |
An Obsession est-il un brouillon d’ Eureka pour Aoyama Shinji ? En partie, effectivement, car l’histoire débute à l’issue d’un double-choc subi par un flic un peu au bout du rouleau et qui délaisse de plus en plus sa femme : après une course-poursuite derrière un assassin, il est touché par balle au poumon et se fait dérober son arme de service dans la foulée. Commence alors une lente remise en cause intérieure, d’abord sur un lit d’hôpital, ensuite chez son meilleur ami qui le recueille quelques jours, et enfin à la poursuite de l’homme qui se sert de son flingue pour tuer des innocents au hasard. Dans un style extrêmement poseur et contemplatif que n’aurait sans doute pas renié Kurosawa Kiyoshi, Aoyama filme la difficile renaissance de ce flic blessé qui se considère comme mort depuis son accident. C’est souvent ennuyeux, envoûtant dans les bons moments, et l’étrange survient parfois lors de quelques passages assez bluffants : une jeep avec 4 hommes en combinaisons et masques à oxygène à bord patrouille dans les rues désertes et tuent sans sommation sans qu’on sache exactement leur rôle (dictature ? imagination du flic ?), un jeune homme très space s’amuse longuement avec sa copine dans un stade de base-ball en plan large avant de l’abattre… Ishibashi Ryo, dans la peau de ce flic meurtri, porte le film d’un bout à l’autre, et sa libération finale est plutôt émouvante.
Sans être un grand film, An obsession reste donc intéressant à plusieurs niveaux malgré un faible budget et des choix artistiques pas vraiment « commerciaux ».