Chanbarra-barra !!
Itto Ogami est le pourfendeur du shogun. Ce héros de manga est un mythe à lui tout seul. Démis de ses fonctions hautement convoitées, il se retrouve chassé de la capitale à la suite d'un complot maléfique du clan Yagyu, une organisation de tueurs. Avec son fils Daigoro, qui a choisi une vie de tueur plutôt que de rejoindre sa défunte mère, il loue son sabre infaillible à qui veut bien.
Ce plot, on le doit à Kazuo Koike, l'empereur des synopsis ultra-efficaces. Tournant le dos aux histoires de samourais fidèles, au sens de l'honneur aussi aiguisé que leur sabre, ce récit implacable décrit la descente aux enfers d'un ronin mercenaire, ricanant au gouverneur lui ordonnant de se faire seppuku, défiant les règles élémentaires du bushido. Alors que l'Art de la guerre affirme haut et fort que le sabre le plus efficace est celui qui sait rester dans son fourreau, celui du loup solitaire prend l'air pour se rafraîchir très souvent.
Tomisaburo Wakayama, excellentissime à l'extrême, représente à merveille le tateyaku ultime et vulgaire. Doté d'indéniables talents en aikiken, il est Itto Ogami. L'invincibilité du personnage lui convient parfaitement, et, à l'écran, paraît étonnament crédible : le voir découper des dizaines d'adversaires, c'est très très puissant car loin d'être ridiculement dissimulé derrière des effets du plus mauvais... effet. Tout en plans larges (voire en ellipses géniales, dans le village des pirates), le réalisateur Kenji Misumi prouve son génie. Mixant images d'une beauté effarante et scènes grotesquement sublimes, il livre ici l'adaptation manga la plus aboutie. Un chef-d'oeuvre magnifique et indémodable. La preuve ultime que bis et art peuvent cohabiter. Un accident ? Non cela a été prouvé au moins 6 fois !
L’art de trancher sec
L'annonciateur des néo chambaras nihilistes à venir par excellence, à la fois classique et spectaculaire, avec une histoire simple mais très bien déroulée ce qui ne sera pas toujours le cas pour ses suites. En plus des giclées de sang par hectolitres et des têtes qui tombent à un rythme régulier, les origines du loup solitaire à l’enfant sont un vrai plaisir à suivre. Je ne peux m’empêcher de faire certains rapprochement avec Ken le survivant (désolé pour les puristes) : le même flegme, le même mutisme, le même humanisme malgré tout et la même invincibilité du héros, les mêmes méchants aux sales tronches qui ne sont pas là pour réfléchir mais pour exécuter les ordres du Shogun, les mêmes combats à l’issue certaine où les cadavres pleuvent par dizaine, victimes d’un coup mortel ultra rapide. C’est du jouissif à l’état pur emballé avec un esthétisme remarquable et une ambiance directement tiré du manga. Les combats sont évidemment très samouraïs, très rapides, trop rapides peut-être. Mais c’est fichtrement bon !
Destin sanglant
Emblématique d’une décennie de contestation politique au Japon, Baby Cart célèbre les exploits d’un homme seul contre tous qui doit lutter à mort face à toute la vermine qui pullule dans le Shogun, en protégeant en même temps son fils de 3 ans qui le regarde tuer d’un air ébêté et amusé. Misumi signe une radicale évolution du chambara classique vers un chambara plus « spaghetti », avec des effets gores à la pelle souvent démodés et une tête de brute vengeresse absolue incarnée par un Wakayama déchainé qui traverse son siècle et son pays avec l’instinct de survie, sans piper mot, en se fiant uniquement à son propre code des valeurs et de l’honneur. Un film aussi excessif que passionnant.
Bon Début
La série des Babycart a-t-elle tué le chambara? En l'amenant vers un grotesque et une exagération assumée niveau violence et en prolongeant la disparition des figures de samourais héroiques pour les remplacer par des mercenaires entamée par le chambara dans les années 60 elle n'a fait que faire au chambara ce que le western italien fit au western et prolonger de façon outrée le travail de déconstruction du genre entamée par Kurosawa avec son dyptique du "samourai sans nom". Si dans les deux cas la parodie n'était pas porteuse de résurrection durable elle permettait au moins à un genre fatigué de survivre. Et cet épisode inaugural de la série? Pas parfait mais posant néanmoins avec talent le personnage d'Ogami Itto tout en témoignant de la vraie inventivité visuelle du cinéma populaire nippon des années 70. En insistant sur le contexte historique et les rivalités claniques sous les Tokugawa, Misumi montre l'édification de la figure d'un samourai solitaire se revendiquant comme figure du mal et rebut de la société toujours accompagné d'un enfant regardant fasciné et surpris les exactions saignantes de son père depuis son landau truffé d'armes. Figure de la transgression, Ogami Itto est un pur produit des années 70, cette décennie où les cinémas populaires japonais et italiens se retrouvent portés par la constestation et le jusqu'au boutisme d'une époque.
Wakayama Tomisaburo, s'il porte par son charisme le personnage du Loup solitaire, souligne également une part d'humanité du personnage non absente du scénario. Si le film passe plus de temps à édifier le personnage qu'à offrir son quota de gores et de geysers de sang qui ont fait le statut culte de la série, il offre néanmoins quelques beaux combats au sabre: le combat au sabre de la cascade par exemple ou le massacre final où Ogami Itto se lache enfin totalement pour ce qui est de trancher les organes en tout genre. De manière assez surprenante, la mise en scène de Misumi est le plus souvent classique et épurée, rendant attentif aux circonstances humaines et historiques de l'émergence du Loup Solitaire plutot qu'au grotesque des personnages qu'il rencontre dans sa "quete". On retrouve meme au détour de quelques plans une inspiration surréaliste dans la lignée des expérimentations formelles d'un Suzuki: les plans où l'on voit Ogami Itto faire son chemin entre l'eau et les feux ou la lumière blanche surexposée de certaines scènes du film par exemple. Ou encore un usage bienvenu des inserts lors de certains plans. Pour le reste, tout n'est pas parfait niveau mise en scène: certains zooms sont très maladroits meme à une échelle seventies, certains mouvements de caméra sombrent cherchent vainement l'ampleur et le montage du combat final est par moments illisible.
Mais le film ouvre de façon inspirée la série en offrant son quota de grotesque assumé et de combats jouissifs où le sang commence à faire des geysers (Misumi s'engouffre dans la route ouverte par le final de Sanjuro) tout en posant le personnage d'Ogami.
Le VRAI loup enragé.
Il n'y a pas à dire, Misumi a pondu en 72 l'un des chambara clés de ce siècle. Le Shogun Itto, véritable machine à tuer sous ses airs de grand sage, possède une classe gigantesque et un bagout du tonnerre. Il trouve réplique à tout, même face à ses détracteurs armés jusqu'aux dents.
On y trouve toutes les qualités du chambara des sixties, saupoudrées du gore des seventies. En parlant de gore, certains effets rappellent les quelques massacres de la Baie sanglante d'un Bava, excessifs dans l’hémoglobine orange et les sectionnements de membres (hallucinante scène de découpage de pieds, kitsch, ringarde, mais ultra efficace), donnant un cachet tout particulier à l'oeuvre de Misumi. Une oeuvre intéressante en bien des points, développant encore plus le mythe du samouraï orphelin de femmes et de sensei. On n'est pas réellement en face d'un Zatoichi (bien moins bavard), ni d'un Yojimbo ou autre Kiba, ici Itto représente plus l'âme d'un type meurtri et poussé au vice par des clans adverses, on le verra donc méditer plus d'une fois malgré un contexte souvent venimeux (femme de mauvaise vie, brigands, assassins en tout genre). Qu'importe, le shogun maîtrise le katana mieux que personne et pourfend tout ce qui bouge (dans les positions les plus incongrues) avec classe et rapidité. A défaut de ses confrères, Misumi n'hésite pas à rendre les personnages de son Baby Cart vulgaires et pervers (certains dialogues plutôt explicites), sans oublier d'omettre des séquences érotiques élégantes lorsque son Itto rentre en scène.
Pur produit d'exploitation surfant sur les succès d'un genre d'époque, Le sabre de la vengeance est un des plus grands chambara jamais faits, réalisé avec soin tout en proposant un bien joli spectacle, amortit par des séquences de discussions théâtrales riches en valeur et en honneur. Filmé au scope, Misumi réussit à capter chaque émotion et combat avec précision, les rendant toujours franchement plaisants à suivre. Pas du grand cinéma c'est sûr, mais un produit qui ne se fout pas de son spectateur. C'est bien l'essentiel.
Esthétique : 4.25/5 - Superbes décors et mise en scène de bonne facture.
Musique : 3/5 - Etrange thème à la guitare, ambiance sonore minimaliste.
Interprétation : 4/5 - Personnages principaux ou non, tous font preuve de générosité.
Scénario : 3.25/5 - Pas très original, mais trame bien construite.
Coup de coeur ! Film culte ! Mais pourquoi, ne peut-on pas mettre plus de cinq sur cinq ?
Un découpage dantesque, la plus grande gueule du ciné nippon, une histoire parfaite ( chaque action de Lone Wolf est conséquence de la précedente ), vous êtes bien en face de la seule adaptation de Manga béni par les dieux eux mêmes !
Vital !
Le premier et un de mes préférés d'une série
annoncant la fin d'un genre.
Pour commencer, il faut dire que Lone Wolf and Cub est un titre meilleurs que Baby Cart. Car signifiant en gros la même chose que le titre japonais. Le loup et son petit.
À l'origine c'est un manga écrit par Koike.
Une véritable leçon d'histoire. Koike est partie d'un véritable fait historique. L'executeur du Shogun, Oagmi Itto est disparu soudainement des registres historiques sans laisser de traçes. Et c'est les Yagyu qui ont prit la place pour la perdre un peu plus tard. Koike a donc imaginé ce qui aurait pus se passer. Un mystère non résolu pouvant laisser la place à toute les spéculations.
Il connait son sujet. Les Us et coutumes de l'époque y sont montrés en détails. En fait, j'ai plus apprit dans la série Lone Wolf sur l'ère Edo, qu'à L'école.. c'est tout dire (quoi qu'il prend des libertés aussi et il faut se méfier).
C'est koike qui scénarise la série. La série Bd débutait par une construction épisodique. Chaque épisodes étant une histoire courte se suffisant à elle même. Dans les 4 premiers voulumes, 3 ou 4 épisodes nous ramenaient dans le passé, pour nous expliquer l'origine du Loup Solitaire et son petit. On commencait par voir comment il s'enfuyait. Ensuite pourquoi il devait s'enfuire et pourquoi il veut se venger. Et beaucoup plus loin, comment il était devenu l'exécuteur du Shogun.
Ensuite, petit à petit, l'affrontement entre Ogami et les Yagyu devenait la ligne directrice et l'historie plus linéaires.
Le premier film est donc une transposition d'un des épisodes racontant un des divers "contrats" du Loup Solitaire entrecoupé des épisodes flashback racontant pourquoi il en est là. Pour moi, ça fonctionne et c'est l'un de mes épisodes préférés.
On voit le côté "mythe", Icône et monolithique ainsi que l'origine. En effet, le contrat d'Ogami le fait se battre contre une bande de Ronin hors-la-loi. Le chef connait la réputation d'Ogami et l'on peut voir l'effet qu'à son nom sur les gens.
Lone Wolf and Cub, c'est un peu la fin du chambara. Et peu la cause de cette fin, en terme conceptuel.
Le Chambara à toujours été en parfaite symbiose avec l'évolution du JApon. Le premier âges d'or du chambara sont les années 20. À cette époque, l'ère Taisho, un vent de liberté souffle. Idée occidental, gauche puissante et à la mode en même temps qu'un droite tout aussi puissante (on sait qui gagnera) ect etc (à ce propos ceux que la guerre gauche-droite au JApon intéresse, je suggère le roman Haut le Coeur, écrit par un gauchiste nippon).
À cette époque, le chambara raconte souvent des histoires de Ronin aidant le peuple contre la corruption. Certe, idée de gauche. Il y avait un nom pour désigner les films de gauches, un genre en soit (au Japon, tout film appartient à un genre, n'en déplaise aux critiques occidentaux qui ont caché ce fait). Mais vous allez voir, cette idée est "pervertible."
Avec la monté de la droite, la gauche passa de mode, Mais les chambara montreront quand même des Héros combattant le Shoguna. Pourquoi? Parce que la droite mise sur l'image de L'Empereure Divin pour assoire son pouvoir.
Côté technique, des films comme Orichi montreront des combats nouveaux genres. Un des premiers combats 1 contre 100 entre autres. La série Yakuza Chuji's Travel était parait-il techniquement incroyable au niveaux combats, malheureusement il n'existe que quelques morçeaux de copies ).
Avec l'arrivé des USA, les Jidai-geki sont interdit en premier lieu et ensuite nettoyé de tout idée de "droite" et de l'image du samourai dévoué. Exit le Samourai dévoué comme modèle.
Les nouveaux géros du chambara seront donc des Individualistes comme Musachie Myamoto ou le bon Oyabun Jirocho (avec sa joyeuses bandes de yakuza).
Avec les années 60, les héros de chambara deviennent cyniques, contestataires, proches du peuples ou figure tragique. Zatoichi ou les 3 samurai de Gosha aident le peuples. Nemury est cynique et nihiliste à souhait sauf qu'à la différence des Clint ou Delon Occidentaux, il parle toujours, grande gueule, il ne peut s'empêcher de dire ce qu'il pense. Vous verrez, il y a des liens entre Zato, Nemury et Lone Wolf.
Il y aussi les triste figures comme Mifune dans Samuria Assassin, qui ne comprend rien et est victime du destin et des hommes.
Côté structure: le chambara traditionel est basé sur l'attente insoutenable du duel final. Lent, la tragédie est mise en place pour nous amener au duel final (il y a un mot que j'ai oublié pour ce duel final). Donc, la plupart du temps, le film ne contient de l'Action qu'à la toute fin. Souvent, un duel 1 contre 1, parfoit suivit ou précédé d'un combat 1 contre plusieurs.
Petit à petit, les producteurs et créateurs ont ajouté de plus en plus d'action. Et le geyser de sang, attribué à Kurosawa est devenu un éléments incontournable. Ironique lorsque l'on sait que Kurosawa détestait le chambara et que ce fameux geyser était une blague.
Donc, les films sont devenu de plus en plus "action", de plus en plus sanglant. Si on y pense bien, comment aller plus loin?
CE,st pour ça que tout en adorant les chambara des années 70, je ne peux m'empêcher de croire qu'ils sont responsable de la mort du genre (entre autres choses)... ou symptome de sa mort
Et disont le, ils sont devenu de plus en plus mauvais. Fukasaku, expert en yakuza Ega, rêvait de faire du jidai-geki. Et il l'a fait (la TOEi lui a permti de le faire à condition qu'il fasse une autre série de Fighting Without Honor). Mais voir ces samourai habillé comme des Punk folle, ou des danseur de disco médiévaux, avec du hevay Metal en fond sonore....
Kenji Misumi est un des spécialistes du chambara. Il a tourné le premier Zatoichi, des Nemury Kyoshiro, plusieurs films comme Satan Sword, The Last Samurai (son dernier films) et bien sur Lone Wolf. Tomisaburo Wakayama est, comme dise les anglais, "The real Thing". Frère de Shintaro Katsu, acteur de Kabuki, musicien, il est aussi expert en art martiaux. Il même inventé sa propre technique de kendo.
Produit par la société de son frère, Lone Wolf lui est dédié. Sa filmo est composé d'une multitude de Ninkyo. Il a partagé l'écran avec les 3 grosses star du Ninkyo: Koji Tsuruta, Ken Takakura et la Audrey Hepburn tattoué et sabreuse qu'est Junko Fuji. On peut le voir en chinois boxeur dans la série Nemury, en fait on peut le voir un peu partout.
Mais Lone Wolf & Cub est SA série.
Le concepte de remake et série est implanté au JApon et n'a pas la même connotation péjorative. On tourne la même histoire encore et toujours: Musachi Myamoto, les 47 ronins, Théatre de la vie ect ect.. et les séries sont si nombreuse. Jirocho à été l'objet de films depuis les années 20. Dans les années 60, il y a eu des Spin off en grand nombres. Le jeune Jirocho, le vieux Jirocho, Jirocho prend un bains, Jirocho et l'arche perdue ect ect...
Lone Wolf, un manga fleuve (ne le sont-ils pas tous?) est le matériel parfait. Les 6 films sont inégaux par contre. Les meilleurs étant ceux de Misumi.
Mais la mort le fauchera.
Donc, suivant l'évolution du chambara, Lone Wolf est un parfait produit des années 70. Funky, gore, sombre et cynique. Ogami ne suit que sa propre voie.
Je conseil à tous de faire attention. Les USA ont sortie une version tronqué de la série. Shogun Assassin. Un montage des 2 premiers films, avec une musique différente et un voix Off. Daigoro racontant l'histoire de son père, décapiteur du Shogun. Plusieurs ont vu ce film avant de voir la série. Ils ont été déçu par la lenteure du premier épisode.
Donc soyez prevenu Ô public des années 2000, même avec de l'action ultra-violente, ce n'est quand même pas un jeux vidéo.
et le film prend son temps pur raconter son histoire.
Lone Wolf & Cub ou le crépuscule du Sabre.
La tres haute note n'est pas une représentation de la technique, du contenu ou de sa place dans l'histoire, mais de la ludicité procuré par ce film. Comme j'ai toujours dit, j'aime tout les genres de films et on ne juge pas tout les films de la même façon. je ne fais aucune barrière et différence entre film d'auteur et film de genre. Un bon film de genre peut-être un mauvais film d'auteur et vice-verça. Lone Wolf & Cub est un chef-d'oeuvre d'exploitation.
Et techniquement, il appartient à ces films inclassable des années 70 comme Sasori, Lady Snowblood ou The Razor... Originaux, beau, poétique (dans leurs genre), politique (plus que ne le croit), sale, grotesque, ect etc.....
Reflet d'une époque où le cinéma était orignal et ou tout les genres se confondaient. Et ça me parle....
oui bof...
je ne connais l'ensemble de la série, peut être ce premier épisode en est une bonne introduction.
pris tout seul, c'est un peu insuffisant, pas assez de combats, l'ambiance est assez sombre mais je ne vois pas ce qui est meilleur qu'un chambara moyen (le sang qui gicle c'est quand même bien sympa)
Superbe!
De tous les épisodes, celui qui est le plus mangaesque, le plus enragé, le plus concentré, bref, le meilleur pour moi.
Beaucoup d'originalité
Je n'ai vu que les 3 premiers, et je ne connais pas le manga...
Le Sabre de la Vengeance n'est pas une succession de combats, c'est avant tout une petite histoire donnant vie à un personnage très charismatique, interprété par un acteur qui l'est tout autant :Tomisaburo WAKAYAMA.
C'est original, plein de trouvailles, bien filmé, des combats vifs et violents, une psychologie du personnage principale excellente (aussi pour certains persos secondaires), et au milieu de tout cela, cet enfant...
Par où commença la légende...
Baby cart, ou comment faire un chambara quasi-parfait (je m'attendais juste à un poil plus de combats en fait, ils ne sont pas en surnombre ici, mais quand ils ont lieu... ça décape !).
Pourquoi quasi-parfait, tiens ?
Note maximale, hop, parce qu'il l'a pas volée, sa réputation de film culte.
Action-painting...
Du sérial bien sauvage, les coups de sabres tranchent goulument les quartiers de viandes des ennemis du loup à l'enfant, les têtes s'envolent, les membres tranchés sauvagement déversent leur sang... Du pur action-painting, le LoneWolf repeint les murs du japon féodal avec le sang de ses ennemis. Jouissif à souhait.
superbe 1er volet!!!
je ne peux pas dire quels films est le meilleur de la série car c'est le 1er que je vois. en tout cas cela commence tres fort . l'acteur qui joue itto ogumi est parfait, et son sabre , un "donutaki" (c'etait les meilleurs a l'époque :o) lol) coupe tout ce qui bouge, une histoire simple mais efficace. avec un excellent final , avec la fameuse attaque "coupe cheval" de l'école suio (sic).
Superbe Chambara
Yes ! une excellente adaptation de Manga, vraiment stylisée et violente. Une pure merveille. Pour un film datant des seventies, quelle claque ! Je suis d'accord avec Chris sur tous les points, même avec la comparaison avec Ken le survivant. Le même esprit y règne et c'est très plaisant...
Enterrement
Si baby cart 1 n'avait que pour lui l'amoralité et le nihilisme certes exceptionnels de son héros, son souvenir ne serait pas sans doute impérissable. Car reprenant de près la trame du manga éponyme, le film souffre d'une dislocation de ses grands moments de bravoure, rassemblant le séparé mais en tant que séparé. Mais ces moments criblent la pellicule, sont autant de perforations où s'injecte du psychédélisme concentré, autant d'expériences dans ce grand laboratoire de sensations. Opérant une destruction des barrières et limites habituelles de l'existence, Kenji Misumi accède à un état de ravissement dionysiaque qui contient pendant toute sa durée un élément léthargique où plonge tout ce qui a été vécu dans le passé. Point de bascule dans l'age d'or du cinéma japonais, Baby cart représente un moment où l'art devenu indépendant représente un monde avec des couleurs éclatantes mais où en fin de compte un moment de la vie a vieilli, ne se laisse pas rajeunir avec ces couleurs et ne se laissera plus évoquer que dans le souvenir. Donnons raison à Guy Debord; la grandeur de l'art ne commence qu'à la retombée de la vie.
Le sabre de la vengance n'est pas parfait
Mais il lance brillamment la série! L'exposition des différents personnages et des enjeux est vraiment intéressante, des partis pris visuels et de mise en scène vraiment radicaux, Baby Cart 1 est le plus curieux des 6.
Un chef d'oeuvre... dans son genre évidemment mais pas uniquement...
Quand je dis dans son genre, loin de moi l'idée d'enfermer ce film dans une simple étiquette d'exploitation car je le trouve bien plus riche que cela... ne serait-ce qu'artistiquement.
Mais il faut avouer qu'il reste hermétique à certains publics qui peuvent trouver de mauvais goût ce déballage de violence. Et c'est dommage car cette violence n'est pas là juste pour flatter nos plus bas instincts (ce qu'elle parvient merveilleusement à faire) mais pour un nihilisme cynique qui n'est pas sans rappeler ce joyau anarchiste qu'est "Massacre à la tronçonneuse".
Ajoutez-y des personnages complexes interprétés par un casting impeccable (un impressionnant monolithe et un enfant capable d'un stoïcisme à faire frémir), une photo souvent somptueuse, une réalisation autant efficace qu'expérimentale, un scénario simple mais rondement mené... et vous comprendrez pourquoi il s'agit d'un film culte... et pas seulement chez les fans de chambara.
LE PLAISIR DU SPECTACLE
Ce film(et toute la série qui suit d’ailleurs) est un jalon dans l’histoire du film de chambara, et dans l’histoire du cinéma japonais en général.
Pas tant pour ses qualités artistiques(certains passages kitch ne résistent pas bien à l’épreuve du temps) mais pour ce qu’il représente et ce qu’il annonce.
C’est l’appel d’un facteur qui va devenir un facteur déterminant dans la définition actuelle du cinéma, c’est à dire le facteur spectacle, le facteur divertissement.
En effet, avant les années 70, le chambara est un genre ultra codifié, très lent, peu spectaculaire, centré sur l’attente du « body count » final, c’est un dire un duel final qui généralement est anti spectaculaire au possible mais plutôt réaliste.
En bref,un genre peu commercial, assez austère et dont le public sature.
Il demande autre chose ,il veut de la violence, de la BD(influence du manga), il veut du spectaculaire.
« Baby cart » va combler ses attentes. Presque pour la première fois, on se lache :
combats sanglants,actions….
En fait,les années 70 vont etre un tournant, tournant qui va se faire sentir sur tous les cinémas quasiment.
Aux USA, Spielberg et Lucas achèvent le ciné d’auteur et font rentrer le ciné US dans une nouvelle ère de merchandising et d’entertainment . Au Japon, c’est donc l’ère du « toujours plus ».
« Baby cart » est donc du chambara « toujours plus »,toujours plus de sang, de combats….
Et fait rentrer la notion de spectacle dans le jargon du film de chambara.
Toute la question(dont je me garde bien de répondre) est donc de savoir si cela a été pour le meilleur ou pour le pire.
En d’autres termes, si « baby cart » a été le renovateur ou le fossoyeur du chambara.
ça s'annonce bien
Trés bonne entrée en matière (grâce à son ambiance et ses personnages) d'une série qui s'annoncera très inégale par la suite.
Un hymne à la boucherie...
D'abord, j'ai comme l'impression de m'être fait gruger en matant une version du film remontée par des Américains, qui s'octroient d'ailleurs la direction du film en ne citant que du bout des lèvres Misumi (HALLUCINANT ET HONTEUX!!!). Ce qui fait que je n'ai pas vu, par exemple, la scène dans le village des pirates dont parle Chris dans sa critique. Grrrrrrr...
(Rectification récente: je viens d'apprendre que le film que j'ai vu s'appelle "SHOGUN ASSASSIN" et semblerait être un montage américain des Baby Cart I & II...mais bon, c'est tjrs honteux!)
En tous cas, Lone Wolf semble habité par son rôle de ronin comme jamais, héros déchu précipité malgré lui en enfer avec son fils.
Côté bodycount, le sang gicle (mais alors, gicle vraiment!), les têtes se fendent en deux, les corps sont atrocement mutilés...contre-balancé par un véritable ballet gracieux de sabres et renforcé par le regard innocent de l'enfant.
Magnifique, barbare, jouissif!