Nightmare Detective
"Body # 19" est la dernière production des studios GTH, déjà responsables des surprenants "Shutter" et "Alone" et plus récemment de l'honnête "Kung Fu Tootsie" – un gage de qualité en soi.
Ce premier film de Purijitpanya Paween ne déroge pas à la règle. Coécrit par Sakweerakul Chukiat et Ekasit Thairat (à l'origine de l'excellent scénario du récent "Beloved 13"), le film s'inspire d'un macabre fait divers réel thaï récent, celui de la condamnation à mort du docteur Boonkasemsanti Wisut pour avoir assassiné et disséqué sa femme. Cette touche réaliste d'une affaire, qui avait tenu en haleine toute la Thaïlande surajoute bien évidemment dans les bonnes doses d'horreur que distille le film tout au long de son histoire. Ne changeant pas une formule gagnante, les producteurs veillent donc à re-appliquer la recette du succès de "Shutter" et "Alone", soit une accumulation de scènes horrifiques plus efficaces les unes que les autres – mais tombant parfois comme un cheveu sur la soupe. Soit l'enquête menée tambour battant par le jeune Chon (mollement interprété par le bellâtre Amornsupasiri Arak du boyz band thaï Slur), entrecoupée par ses visions cauchemardesques et par des meurtres particulièrement graphiques. A avouer, que les thaïs font preuve d'une rare imagination de meurtres particulièrement sanguinolents ces derniers temps. Entre "Sick Nurses" et sa mâchoire décochée en mâchouillant des rasoirs, la face-à-face particulièrement violent à la fin de "Alone" ou ce "Body # 19", les amateurs de grands frissons en seront pour leurs frais. Les effets CGI sont remarquables, notamment dans l'élaboration d'un chat tout sauf mignon et un fantôme revanchard. Mention spéciale également à cette salle remplie de créatures fantasmagoriques de toutes sortes; lieu un peu improbable dans pareil endroit, mais ô combien jouissif dans la mise à mort de sa protagoniste, ficelée à l'aide de fil barbelé (oui, c'est gore).
Dommage seulement, que le film souffre des habituels codes grossiers du genre (musique tonitruante pour faire sursauter), d'un scénario improbable (comme dans toutes les autres productions GTH tout se dénoue en quelques minutes en fin de film, faisant fi de toutes les fausses pistes semées tout au long de l'histoire) et de longueurs insoutenables.
Dommage, car la réalisation est impeccable, la production parfaitement soignée et quelques scènes franchement terrifiantes.