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Les Garçons de Fengkuei

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les avis de Cinemasie

3 critiques: 4/5

vos avis

5 critiques: 4/5

visiteurnote
A-b-a 3.75
Chip E 3.75
Jérôme.D 4.5
Mounir 4.25
Pikul 3.75


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Evolution

Avec "Les Garçons de Fengkueî", Hou Hsiao-hsien commence une orientation plus personnelle de son cinéma. Exit les chansons composées et exécutées par le casting de tête des films précédents. La romance prononcée est ici diluée dans le reste du récit et restera - au mieux - au stade embryonnaire mais aura son importance et la structure narrative devient sensiblement plus "naturaliste" en ce qui concerne les évènements montrés par le metteur en scène et son casting. Prenant le contre-pied de ses longs-métrages commerciaux, Hou décide de mettre l'environnement urbain plus en valeur en matière de temps de présence et d'importance. Pour cela, il en fait le terrain propice aux conflits entre jeunes gens liés par une amitié que l'on imagine profonde, aux rencontres plus ou moins heureuses et aux difficultés d'adaptation.

30 septembre 2020
par A-b-a


Excellente chronique douce-amère

Quatrième film et première réussite majeure du cinéaste taïwanais Hou Hsiao Hsien, Les Garçons de Fengkuei – également baptisé All the Youthful Days – s'applique à nous présenter le destin plutôt banal de trois jeunes garçons un peu paumés qui décident de quitter leur campagne natale pour s'établir dans la ville de Kaohsiung. De fil en aiguille, ils apprendront à découvrir cet univers urbain et se lieront d'amitié avec une modeste jeune fille avant que leurs chemins respectifs ne les séparent. On l'aura compris, rien de bien palpitant ou surprenant dans un tel script sur le papier, mais le génie de HHH fait toute la différence. Dès les premières secondes, Les Garçons de Fengkuei impose sa couleur avec un filmage cru, des acteurs en roue libre, une succession d'instants de la vie quotidienne sans réelle progression dramatique et des plans fixes qui donnent quelquefois l'illusion de revêtir d'authentiques tableaux animés. L'ennui poli de Millennium Mambo, bel objet creux et branché synthétisant le pire du cinéma d'auteur asiatique contemporain, ne se manifeste à aucun moment dans cette chronique certes lente et simpliste sur le plan du scénario (nous sommes loin de la thématique très forte d'un City of Sadness, par exemple) mais tellement touchante et crédible, aussi distante que soit la mise en image de HHH. Ces scènes comme captées de la réalité par la caméra discrète et sans fioritures du réalisateur envoûtent constamment et se voient magnifiées par l'utilisation de standards de la musique classique qui leur seyent à la perfection. Au sein de cette atmosphère proche du naturalisme, les quelques éclats oniriques suggérés par l'intrigue (le fils qui se remémore son père des années avant que ce dernier ne devienne un légume suite à un accident de base-ball) paraissent s'emboîter des plus naturellement dans celle-ci et ne brisent guère la logique de narration puisqu'ils ne font appel qu'au souvenir, non pas à l'imaginaire. Les Garçons de Fengkuei est en premier lieu un beau film de personnages sans pour autant basculer dans l'étude de caractères, regard neutre de Hou Hsiao Hsien oblige. C'est également l'une des œuvres les plus représentatives du style visuel et du traitement propres à leur auteur en sus de se classer parmi les pièces importantes du cinéma taïwanais des années 80. Un véritable petit bijou, loin des tics et des codes du film d'auteur contemplatif « trendy » dans lesquels Hou lui-même finira par se perdre à l'aube du nouveau millénaire.

07 octobre 2007
par Chip E


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