Burning Desire
Après le tournage de "Final Victory", le comédie n Eric Tsang présente Patrick Tam à son ami réalisateur taïwanais Chu Yan-ping ("Flying Dagger"). Ensemble, ils commencent à travailler sur une idée commune, avant que Chu ne soit remplacé par Chen Kuo-fu en collaboration avec Lai Ming-tang. C'est finalement Patrick Tam, qui récupère la transposition du scénario, ayant moins d'un mois pour préparer le tournage à Taiwan.
"Burning Snow" est sans aucun doute le film le moins connu de son réalisateur, notamment en raison de sa grande difficulté de trouver une copie du film, la seule version encore existante à ce jour étant une cassette vidéo taïwanaise de médiocre qualité, jadis éditée par "Ocean Shore" soit une version comportant moins de scènes de nu et une voix off plus envahissante que sur l'ancienne version hongkongaise.
Une nouvelle fois, le fond pâtit par rapport à la forme. Si l'intrigue rappelle vaguement celle de l'américain "Le facteur sonne toujours deux fois", jamais personnages, lieux et situations ne sont pleinement appréhendés. Notamment le personnage du prisonnier évadé (excellent Simon Yam) est totalement sous-employé et la relation à peine esquissée entre la femme délaissée et le prisonnier ne prendra jamais la tournure dramatique exigée pour pleinement appréhender la finale forcément dramatique. Monkey, un énigmatique homme de petite taille à hanter les lieux, fascine par le mystère l'entourant – mais, là non plus, n'arrivera jamais à s'imposer. Du coup, les scènes – pourtant dures et psychologiquement éprouvantes – perdent de leur impact voulu par le réalisateur. Tam aurait pu faire résonner l'isolement de son personnage par rapport au lieu reclus, mais se focalisera sur les seuls intérieurs de la petite propriété en bordure de mer. La décision de la femme en fin du film à retourner chez elle pour prendre ses affaires semble totalement idiote et désamorce totalement la fin dramatique.
En revanche, l'incroyable travail sur la lumière épate par sa maîtrise. Malheureusement difficile à juger totalement en raison du mauvais état de la cassette vidéo (projetée sur grand écran), on distingue pourtant clairement l'énorme travail fourni par un jeune Christopher Doyle. Choisissant d'opter pour de la pellicule AGFA (la seule fois de sa carrière), il crée d'étonnantes teintes bleuâtres, qui iront en s'adoucissant au fur et à mesure, que Cher s'adonne à l'amour qu'elle éprouve pour le bagnard évadé.
Un film, qui mériterait d'être re-découvert en une copie neuve, mais qui rate définitivement le coche par son adaptation approximative.