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3.70/5
Contes des Chrysanthèmes tardifs
les avis de Cinemasie
2 critiques: 3.75/5
vos avis
14 critiques: 4.09/5
Il faut souffrir pour être bon
Le talent ne s’hérite pas, il se travaille et nécessite une bonne expérience de la vie. Tel est le message de ce film, 1er opus d’un tryptique consacré au monde artistique, avec Une femme d’Osaka et La vie d’un acteur. L’histoire de ces Contes des Chrysanthèmes tardifs est classique : un « fils de », en l’occurrence fils d’un Maître de théâtre kabuki, est décrié par ses congénères pour son jeu d’acteur, d’une relative médiocrité. Il tombe alors amoureux d’une servante, la seule à oser lui dire en face la vérité, puis va choisir de quitter son milieu aisé pour suivre son cœur au risque d’une vie difficile, avant de renaître sur la scène.
Cette histoire, c’est l’exact contraire de celle de l’Elégie de Naniwa tourné 3 ans plus tôt : là où une jeune fille pauvre succombait à la tentation de l’argent en se frottant aux classes riches pour devenir quelqu’un, Kikunosuke suit ici le parcours inverse en se confrontant à la « vraie vie », aux tâches quotidiennes difficiles, à l’amour impossible avec une femme qui n’est pas de son rang, au renoncement des privilèges de la fortune et de la domination, mais avec le même objectif : chercher à se réaliser en tant qu’individu. Une expérience qui rappelle étrangement la sortie du palais familial d’un certain Siddharta Gautama dans sa quête de vérité qui le fera devenir Bouddha, ou bien encore à cette terrible légende autour de la construction du Taj Mahal, où le Roi de l’époque, fou de douleur après la perte de sa bien-aimée, aurait fait assassiner la propre femme de son architecte afin que ce dernier connaisse la même épreuve que lui et lui construise le plus beau mausolée du monde…
Si le film a vieilli, il contient déjà et encore une mise en scène d’une beauté formelle et d’une maîtrise impeccable, permettant de gommer les quelques longueurs parsemant un récit s’étirant sur 2h20. Et si le personnage principal est un homme, chose plutôt rare chez Mizoguchi, c’est cependant bien une femme qui est au centre de l’intrigue, cette Otoku qui, par son courage et son sens du sacrifice, servira de révélateur à Kikunosuke pour qu’il devienne un acteur reconnu sur la scène d’Osaka. Contes des… est un petit bijou qu’il faut savoir découvrir et apprécier.
La dernière séance
Magnifique drame romantique du maître Mizoguchi.
Parfaite retranscription du théâtre kabuki et d'une époque révolue, Mizoguchi étonne par la maîtrise de sa mise en scène et son don pour dresser le portrait de personnages.
Le dévouement de la jeune geisha pour son amant artiste est sincèrement touchant. Une histoire simple , un brin trop longuette et à la fin prévisible, mais qui brave les époques pour rester d'une modernité sans failles de nos jours.
Excellent mais peut etre legerement trop long
une étape pour mizoguchi....
tout est ici déja en place et ce bien avant la période des chef d'oeuvre plus connus de mizoguchi comme "ugetsu":
une réalisation déja si délicate
son regard si pertinant sur les femmes,etc.....
a voir bien que je trouve son film trop long
C'est en forgeant qu'on devient forgeron
Une grande réussite tout-à-fait typique de Mizoguchi : le monde de l'art (ici, le théâtre kabuki), la figure de l'artiste (ici, le rejeton d'une famille d'acteurs, soumis à une forte tension entre ce qu'il perçoit comme son manque de talent et son envie, parfois ambigue, dedevenir un artiste) et l'inévitable femme sacrifiée, à la fois amante, soeur et mère de l'artiste.
Comme indiqué par les autres commentateurs, le dispositif formel est en place (travellings somptueux, plans séquence, interdiction absolue des gros plans et même des plans moyens sur les acteurs) ; je ne trouve pas le film trop long en revanche. Comme toujours, et c'est parfaitement évident lorsqu'on revoit une deuxième fois un Mizoguchi, il est difficile de retrancher quoi que ce soit.
Sur un thème proche, on peut quand même préférer le plus puissant L'amour de l'actrice Sumako (1947).