Le cratère est un recueil d'histoires courtes écrites et dessinées par Tezuka Osamu. Son style reste identique dans toutes ses œuvres : la ligne claire, chère à nos amis Hergé et Edgar P. Jacob et des scénarios traitant de l'homme et de ses sentiments.
Le cratère n'échappe pas à la règle : le thème récurrent traite des sentiments des hommes vis à vis d'eux-mêmes et de la société (amour, trahison, rapport à l'argent et à la gloire, …). Au travers de ces histoires inégales, Tezuka nous donne des pistes de réflexion, des doctrines de vie qui peuvent éclairer les hommes dans une société qui se montre étrange et bizarre.
En tant que philosophe de la vie, il reste une référence à part dans le monde du manga : un exemple à suivre et une œuvre à méditer.
Au travers d'histoires parfois drôles, souvent étonnantes et toujours très originales, Tezuka nous transmet une certaine vision du monde : folie guerrière, méchanceté des hommes, sacrifice, amitié, amour... Des histoires plus ou moins noires, où l'on aura tour à tour le sentiment que l'auteur n'a que peu d'espoir dans la capacité de l'humanité à grandir et à ne pas répéter les erreurs du passé, puis que finalement tant que la vie, l'amour et l'amitié existeront, l'espoir sera permis.
Pourtant si les récits sont originaux, ils n'en reste pas moins que les thèmes abordés sont plus que classiques, vus et revus, bien pensants... Pour tout dire le summum du politiquement correct. Vous aurez donc droit, sur fond de dessins qui ont assez mal vieilli, à un enchaînement d'histoires plus ou moins tordues sur fond de "la guerre c'est mal", "trahir c'est pas bien", "faut être gentil et préserver l'amour et l'amitié". Non pas que l'on ne puisse pas qu’adhérer aux propos de l'auteur, mais justement les thèmes abordés prêtent trop peu à discussion pour amener à une réflexion profonde (à moins que le but de votre vie ne soit d'aller vous faire massacrer dans une tranchée quelconque en y entraînant les copains, mais là je crois qu'on ne peut alors plus rien pour vous...). Même si la forme du récit est très original, le fond quand à lui est trop banal, et le dessin n'aide pas à captiver l’attention.
Des histoires qui ont le mérite de l'originalité, tout en étant loin d'être inoubliables.
Deux biens beaux volumes que voilà ! En quelques histoires courtes, Tezuka revient sur les thèmes qui lui tiennent à cœur : la droiture et l'amour. Ne jamais oublier qu'avec cet auteur nous sommes en présence de l'apparition du manga moderne, avec une production prolifique (400 tomes ? plus ?). Le message qu'il a tenté de faire passer a toujours été celui d'un humaniste, d'un homme effrayé par ce que l'homme peut faire de pire.
Et il nous retransmet ici, tels des contines, les histoires simples des choix que nous avons à prendre, des erreurs que l'on peut commettre. Le fantastique est ici un outil à la narration, pour renforcer l'impact du propos. Je ne critiquerais pas ceux qui disent que le dessin est exécrable, disont que c'est un jugement de valeur qui ne tient qu'à eux. Le style Tezuka est d'une expressivité rare, et a quasiment disparu de nos librairies aujourd'hui. Profitons-en tant qu'il en reste.