Mélange des genres
La saga Daimajin se distingue des autres Kaiju Eiga (films de monstres) par son côté hybride issue de la fusion de l’univers des kaiju avec celui des films de samouraïs. Cela confère aux 3 longs métrages qui forment les aventures du géant de pierre une ambiance unique, faîtes des figures de style propres aux films historiques et aux films de grands monstres. Un peu des deux genres mais quelque chose de différent aussi, ne serait-ce que dans la mise en scène des apparitions de Majin. Ce mélange inédit ne cesse de fasciner tout comme le faciès de Majin qui en impose, plus que par sa taille minuscule (3/4 mètres environ) comparée à celle de ses autres confrères kaiju, grâce à son look de soldat d’argile. Sa physionomie humaine l’éloigne donc de ses cousins les varans, tortues, lézards, et autres dragons... atomiques qui peuplent la mythologie moderne des kaiju eiga, d’où probablement une puissance d’évocation plus immédiatement lisible. Un kaiju à l’échelle humaine en quelque sorte.
Avant Jackson et les Watchowski
La trilogie Daimajin est non seulement une trouvaille originale dans son scénario de départ faîte de mélange des genres, mais aussi un petit tour de force en terme de production. Avant les trilogies du Seigneur des Anneaux et de Matrix il y a eu Daimajin. En effet, les trois films sont sortis à la suite au cours de l’année 1966, le premier en Avril et les deux autres suivant à quatre mois d’intervalles ! Un véritable tour de force qui suppose un tournage à la suite, d’autant plus qu’aucun des épisodes ne semble avoir souffert plus que les autres au niveau standing. Les trois segments offrent une même constance dans tous les aspects qui relègue forcément le travail des réalisateurs successifs au même rang que le reste de l’équipe : ceux d’un rouage -essentiel probablement pour l’expérience dans les films d’époques en particulier- mais rouage, d’une mécanique de studio superbement huilée (tous les membres du staff se sont croisés dans d’autres productions maisons à de nombreuses reprises). Nul doute que le producteur Nagata Masaichi, le scénariste Yoshida Tetsuro et le responsable des effets spéciaux Kuroda Yoshiyuki aient joué un rôle de premier plan dans la cohérence et la viabilité du projet, sans oublier le superbe score de Ifukube dont la pièce maîtresse reste le thème de Godzilla.
Daimajin vaut tout autant pour ce qu’il est que pour ce qu’il représente, un savoir faire industriel révolu... en attendant un remake futur dont on murmure la réalisation ?
Le planning de Kadokawa-Herald Pictures indique que la compagnie souhaite produire un remake de la mythique série kaiju eiga Daimajin pour une sortie en 2008. D'après SciFi Japan, c'est MIIKE Takashi qui a été choisi à la réalisation.