Ennui total
Un film purement esthétisant dans lequel je n'ai absolument pas trouvé mon compte. Je lis deux critiques qui parlent d'humour noir ; je ne vois pas du tout où est l'humour. Ce n'est pas le sujet du film, un peu loufoque, qui rend le film drôle. Il en faut un petit peu plus. Et dans ce film au rythme bien lent, les gags ne se précipitent pas. Je n'ai pas pris à l'histoire, aucun personnage n'est attachant ni se démarque vraiment, et les quelques notes de piano qui se répètent m'ont tapé sur le système. Et pour finir, j'ai laché un soupir exaspéré au moment de la chute.
14 janvier 2008
par
Elise
Zig zag pour Edmond Pang
Impossible de savoir à quoi va ressembler un film d'Edmond Pang. Même en lisant le scénario, on ne peut deviner quel traitement il va lui appliquer.
Exodus ne manque pas à l'appel, avec son histoire assez délirante sur le papier, mais son traitement tout ce qu'il y a de plus sérieux et son rythme très lent. Cette approche pince sans rire assez froide surprend et ne manquera pas de déconcerter bon nombre de spectateurs. L'approche n'est évidemment pas du tout commerciale comme toujours avec Edmond Pang, c'est tout à son honneur.
Son scénario se construit comme souvent sur un point de départ assez simple, une anecdote de sa jeunesse sur laquelle il construit une histoire d'enquête policière qui vaut surtout pour son ambiance, son rythme lancinant et son humour noir très froid. Techniquement le film montre tout le sérieux du réalisateur Hong Kongais qui débute par un plan séquence assez impressionnant qui donne bien le ton froidement absurde du film. On pense à Kubrick, disons qu'on peut faire pire comme référence. Le reste du film n'est pas du même acabit mais reste très solide, dans un style fort sobre. La musique et la photo sont du même acabit, conférant au film une bonne homogénéité. L'interprétation est un peu plus inégale, avec des rôles masculins très bien tenus par le toujours plus sérieux Nick Cheung et le surtout par le toujours impeccable Simon Yam. Les rôles féminis sont d'un niveau nettement plus variable cependant.
Au final, il est évident que les choix assez drastiques pris dans l'approche de cette histoire sont un pari assez osé. Mais les habitués des films d'Edmond Pang n'en seront pas vraiment surpris, et être surpris (dans le bon ou le mauvais sens du terme) est une qualité assez rare dans le cinéma actuel. Surtout que techniquement le film est d'un excellent niveau et confirme la progression du réalisateur dans plusieurs domaines. De bon augure pour la suite.
Froid.
Chaque nouveau film d'
Edmond Pang ajoute une pierre de plus à une filmographie qui, à défaut d'être transcendante, s'avère vraiment intéressante. Son dernier opus en date,
Exodus, ne déroge pas à la règle. Après une intro extrêmement réussie on l'on voit des flics / hommes-grenouilles passer à tabac un suspect sur fond de musique classique et une bonne mise en place de l'intrigue, le film se dilue au fil des minutes dans son enquête. Le rythme est lent, très lent, l'histoire avance doucement, très doucement. La lumière blafarde, la sobriété du casting (bon
Simon Yam, méconnaissable
Nick Cheung) et de la réalisation font baigner
Exodus dans une atmosphère froide plutôt hermétique. Puis vient la conclusion, vivante et drôle, qui tranche littéralement avec le développement poussif qui l'a précédé une heure durant.
Ce qui rend
Exodus décevant ce n'est pas tant le décalage de ton existant au sein de la structure du film (ça avec le ciné HK on est habitué, et au contraire souvent on aime ça), c'est juste l'extrême apathie de la narration qui nous fait doucement flotter au-dessus du métrage et empêche une quelconque implication émotionnelle.
Sans être parfait, une réussite du cinéma d'humour noir
Sans être le grand film du renouveau attendu,
Exodus reste une intéressante comedie noire sous fond d'enquête policière plus dark qu'elle n'y paraît. Le film débute sur un long plan séquence mettant en avant des brutalités commises par des hommes grenouilles sur un pauvre homme dont on ne connaît l'identité, dans un long couloir non sans rappeler la rigueur d'un cinéma sombre venant de Corée et la précision du cadre d'un Stanley Kubrick. Le style est clairement sous influences Kubrickiennes, l'amateur d'un tel cinéma y verra sûrement l'introduction même d'un Orange Mécanique, chef d'oeuvre, où un Alex et sa bande seraient remplacés ici par deux hommes torse nu, matant la baston qui se déroule sous leurs yeux. Mouvement de caméra identique chez l'américain, utilisation d'un score classique là aussi (bien que retouché au synthé chez Kubrick). Le ton est donné? Pas complètement, puisque le spectateur désireux de savoir ce dont il retourne devra attendre patiemment pour comprendre ce qu'il vient de voir en l'espace de trois minutes chrono. Créer une rupture de ton et de rythme, Edmond Pang joue de cette technique pour asseoir sa réputation de joli faiseur d'image, certes, mais il se démarque ici de la production en masse Hongkongaise pour mettre d'un côté son talent "pictural" et de l'autre son scénario malicieux, virant plus qu'on ne pense vers l'humour noir, très loin des classiques polars martiaux ou comédies dramatiques qui affluent. Kin-Yip (Simon Yam) est un inspecteur de police qui enquête sur un drôle de cas : un homme quelque peu étrange (méconnaissable Nick Cheung), accusé de voyeurisme, avoue qu'une sombre conspiration contre les hommes est en place. Les accusés? Les femmes. C'est pour cela que depuis toujours, il passe son temps à aller aux toilettes des dames pour prouver qu'une machination est en cours. Moqueur, Kin -Yip n'y croit rien, pourtant l'homme est tenace et confirme cette machination. Kin-Yip décide d'enquêter malgré les éléments contradictoires de l'enquête.
Edmond Pang étonne donc avec
Exodus, généreuse comédie dramatique noire surfant sur les succès du film romantique, piégeant le spectateur à maintes reprises : si les problèmes de couple de Kin-Yip sont mis en évidence, sa femme rêvant de partir à Tokyo en guise de vacances tandis qu'il préfère rester sur le dossier en cours, ce n'est pas pour rien. L'issue même du film, le plan final, naît de "l'adultère" de Kin-Yip au cours de son enquête. On n'en dira davantage pour préserver le suspense efficace de l'oeuvre, plus ou moins sublimée par sa lenteur excessive. Le film n'a en effet pas besoin d'un montage nerveux ou de coupes tranchantes pour être captivant, c'est justement sa lenteur qui le rend surprenant, paradoxal sans l'être vraiment à l'heure où le cinéma HK populaire fait dans le clinquant et les roulements de mécanique. La caméra, tout en douceur, enferme ses protagonistes dans la solitude (la femme de Ping-Man, seule, Ki-Yip, seul...) et la musique ne fait qu'en rajouter une couche. Exodus poursuit pourtant son petit bonhomme de chemin et l'enquête trouve un sens. Et si Ping-Man, le présumé fou du début de métrage disait vrai? Et si les rencontres entre Ann et sa mère cachaient quelque chose? Le dernier tiers, que l'on croit pourtant rassurant avec l'épisode amoureux de l'inspecteur Ki-Yip et Ann, trouvant enfin une certaine stabilité à la fois entre l'enquête qu'il couvre et les vas et viens de sa femme, est en fait le début des réponses à nos questions. Lentement, par un montage réussi et des flash-back gracieusement ironiques, le film prend des allures de revenge movie, élimine ses personnages, le cinéaste rigole au nez de ses spectateurs. Un exercice de style mou du genou mais d’un humour noir bien présent, apportant un nouveau souffle au paysage Hongkongais qui en avait clairement besoin.
La veuve joyeuse
Alors là, d'accord! Après sa parenthèse pseudo-artistique "Isabella", Edmond Pang revient très fort dans mon estime avec cet incroyable exercice de style et véritable réinvention de la comédie d'humour noire (rien que ça!!). Cette fois l'image esthétisée se met vraiment au service d'une intrigue aux petits oignons; les plans enferment littéralement Simon Yam dans le cadre, instaurent une ambiance glauque et inquiétante et donnent constamment à douter du bien-fondé de son entreprise.
A avouer que le scénario tient sur un ticket de métro; c'est le traitement qui donne tout son génie. Il ne se passe donc pas grand-chose (surtout après un début fort prometteur, où des hommes-grénouilles passent un homme à tabac), mais en même temps la paranoïa ambiante atteint rapidement un véritable paroxysme. Jusqu'à la superbe – et logique – fin à réinventer par un chacun.
Edmont Pang est un très, très grand de l'actuel cinéma hongkongais, qui mérite finalement sa reconnaissance mondiale.
J'aime bien Edmond PANG et ses films atypiques qui se différencient vraiment du tout venant hong kongais formaté.
EXODUS est une demi réussite, l'idée de base foireuse n'étant finalement pas assez développée. Esthétiquement le film est soigné, l'interprétation est bonne mais le rythme très posé est un peu plombant sur la longueur. Au moins EXODUS est original, il n'est pas aussi divertissant que ses précédants films mais Edmond PANG reste le jeune réalisateur indépendant à suivre.
Vous les femmes...
Le film s'offre une ambiance certaine et très intéressante dans sa première heure, posant quelques personnages avec en tête un Simon Yam toujours parfait en flic impassible.
Malgré son pitch intéressant qui aurait pu donner un grand délire, le film change de cap en 2e partie pour se changer en drame intimiste. Peut-être un peu difficile d’accès, avec notamment une scène d'ouverture décalée qui aurait mérité un dénouement bien meilleur, Exodus m'a quelque peu déçu en abandonnant un concept prometteur.
Scenario qui touche le fond.
Le debut est plutot pas mal. On se demande quelles sont les motivations du personnage joue par Nick Cheung, quelle est le sens de sa disparition... (c 'est le personnage le plus interessant du film d'ailleurs). Puis peu a peu c'est l'ennui qui s'installe ( pendant les 2 bon tiers du film) et enfin l'enervement face a une fin aussi minablissime, sur laquelle tout le film repose bien evidemment. Ajoute a cela un Simon Yam fantomatique ( certes il n'a pas herite du meilleur perso), une real pompant allegrement les poses ( deja eculees ) du cine coreen, vous obtiendrez alors ce que l'on peu appeler une daube.