Un brûlot impressionnant. 
Le  regard que porte Yamamoto sur le système hospitalier est sans pitié et  sans la moindre concession. Tout n'est que pouvoir, égo, manipulations,  pot de vins, corruption...
La grande qualité du scénario est de rien  omettre de toutes les tractations en coulisse pour un film ambitieux et  terriblement lucide. Toutes les étapes de la nomination sont évoqués au  gré de nombreuses scènes où les partisans de Goro Zaizen et le clan de  ses opposants réfléchissent à tous les stratagèmes pour mettre en avant  leur poulain. Autant dire que 95% des protagonistes de sont pas très  recommandables. Au mieux, ils sont ridicules (le beau-père qui pensent  que tous s'achètent), au pire, glaçant d'arrivisme et d’égoïsme. C'est le cas du héros  principal Zaizen qui est assez détestable. Il y a quelques personnages  plus humbles et intègres mais leurs honnêtes les écartent immédiatement  des postes à responsabilité car ils refusent d'intégrer ce système.
Un  système longuement dépeint au travers des nombreuses séquences où les  clans tentent de trouver la bonne approche pour arriver à leur fin. Ca  pourrait être répétitif, ça ne l'est jamais car l'idée de montrer toute  l'absurdité perverse de cette administration qui vit en vase clos. Celà  dit, il faut tout de même reconnaître quelques baisses de régime  passagères.
Le film dure donc 2h30 mais il est découpé en deux  actes. La première partie (un peu plus de la moitié) aborde donc le  milieu hospitalier et la seconde se déplace dans le monde judiciaire  (suite à une possible erreur de diagnostique) pour un constat tout aussi  amer et critique sur une justice à deux vitesses qui là aussi a recours  aux manipulations. La vérité ne veut plus rien dire, seul compte les  intérêts de leur univers et la reconnaissance des victimes ne comptent  plus vraiment. La morale essaye bien de faire un retour dans les débats  mais on ne la sent pas toujours sincère. Elle semble faire partie d'une  bonne conscience qu'on cherche à donner pour sauver les apparences... Et  de toute façon, elle n'a pas l'air d'être suivi. 
Cette ambiguïté  fait toute la force du film et le regard du cinéaste ne semble jamais  artificiel ou complaisant tant le film transpire une authenticité  terrifiante. 
De plus, la mise en scène de Yamamoto est à la  hauteur de sa démarche avec un découpage moderne qui refuse les  conventions académiques du champ contre-champ sans être non plus un  manifeste "nouvelle vague". Si on rajoute de plus un très beau sens du  scope, un noir et blanc soignée et un casting excellent, on obtint un  petite bombe très recommandable, une sorte de thriller politique  régulièrement passionnant (la dernière heure est vraiment palpitante)
Par d'ailleurs, c'est assez curieux de découvrir ce film quelques temps après le 
Lincoln de Spielberg. Ils sont vraiment très proches.