Les Coréens ont de quoi être pris aux tripes
En 1991, le fils d'un présentateur TV est enlevé. Pendant 44 jours, le kidnappeur met la pression sur le présentateur pour lui extorquer une somme folle en baladant la police. C'est donc le scénario du film, mais surtout ce qui s'est réellement passé à ce présentateur extrêmement célèbre puisqu'il présentait le journal du soir sur une grande chaîne. Qu'on se le dire, ce film n'est pas là juste pour faire d'une histoire tragique le hit commercial de l'année, mais une demande du père à la manière d'une recherche à témoin pour retrouver le kidnappeur qui n'a jamais été appréhendé malgré les moyens mis en oeuvres par la police jusqu'à la prescription, en 2006. Finalement, la police n'ayant plus le droit d'accorder des moyens pour la recherche, il ne reste plus qu'une solution : que quelqu'un dénonce le criminel, cela grâce aux enregistrements diffusés à la fin du film avec le portrait robot et toutes les données de profiling extraites de cette voix.
Mais revenons-en au film, qui se distingue énormément par sa volonté de ne pas en faire trop, afin de ne pas trahir son but. Ici, on n'est pas là pour vendre un faux criminel ni une fausse police, alors on ne raconte pas ce qu'on ne connait pas. Et comme on ne connait pas le criminel, on ne le raconte pas, hormis la voix au téléphone et quelques scènes où il apparait caché sous une casquette, ce qui ne nous apprend strictement rien et ne laisse que préjuger logiquement qu'il était sur le lieu à ce moment là. Seul point vraiment commercial du film, le choix de Kang Dong-Won dans le rôle du criminel ; l'acteur n'a rien de vraiment charismatique, et n'apparait quasiment pas, hormis par la voix ; la plupart des dialogues étant adaptés ou refait (certains n'étaient pas enregistrés, comme le premier appel, où ceux depuis les cabines), il a fallu faire appel à la mémoire du père pour les reconstituer et à Kang Dong-Won pour les réciter, mais ce rôle pouvait être effectué par n'importe qui ; donc à part un nom sur l'affiche pour attirer les jeunes spectateurs (trices?), Kang Don-Won ne sert pas à grand chose.
Quant à la famille, le choix du casting montre combien il est important de bien choisir les acteurs pour faire passer les émotions. Seol Gyung-Gu est le maître de ce film ; il recrée son personnage avec beaucoup de passion, sort sa carte psychologique sans en faire trop, et arrive sans problème à nous plonger dans son tourment. Il en va de même pour la mère, jouée par une Kim Nam-Ju terrorisée. Ensuite tous les membres de la police sont très pro et crédibles ; rien à redire la dessus. La musique sert complètement le récit ; il n'y a pas de surplus, juste quelques notes mélo de ci de là, mais rien qui ne dépasse les bornes du respectable.
Park Jin-Pyo signe après You're my Sunshine un polar endurant et éprouvant, qui marque les esprits par un jeu d'acteurs hors pair, et un objectif qui transcende les valeurs commerciales dont ils est soumis.
DE BONNES IDÉES, VOICE OF MURDERER AURAIT PU ÊTRE UN BON FILM... SANS CETTE FIN MINABLE VENANT TOUT GÂCHER.
Voice of a Murderer n'est pas un mauvais film, voire il est plutôt bon dans l'ensemble. C'est d'autant plus dommage que la dernière partie soit si poussive... C'est en quelque sorte "la goutte de trop" ! Entre les prières récitées par le père (tout en courant), les bons sentiments exacerbés avec par dessus la musique mélo disant au spectateur : "
Allez-y bande de moutons, c'est maintenant qu'il faut chialer !", et je ne parle pas du coté répétitif du scénario qui conduit le spectateur dans un profond ennuie le temps de plusieurs séquences. Pour le reste le film est plutôt bien mis en boite et les acteurs sont assez crédibles.
Réel et tragique
Que dire sur ce film sinon qu'il vous glace le sang quand on sait qu'il est basé sur des faits réel. On ne peut s'empêcher de penser à
Memories of Murder qui lui aussi s'inspirait d'un fait réel terrifiant. Mais cela en fait il un chef d'oeuvre pour autant, malgré la comparaison avec
son illustre prédécesseur? Clairement non. Il s'agit tout bonnement d'un bon film policier coréen, avec quelques longueurs, qui parvient à nous
interpeller puis à nous horrifier avec son final "vocal". Mais soyons juste et rendons à César ce qui est à César; SEOL Gyeong-Gu nous
prouve une fois de plus qu'il est un acteur de niveau mondial. Il excelle sous nos yeux avec une performance hallucinante et digne de Peppermint Candy. Il tient tout bonnement le film sur ses solides épaules. Dommage que le film ne soit pas à la hauteur d'une telle prestation.
tragique
c'est vraiment un bon film, et en plus, vu que c'est tiré de faits réels ça en devient encore plus poignant.
Franchement quelle histoire. ça ne m'est pas arrivé mais je me demande bien comment j'aurais réagi si ça avait été le cas.
là je suis désolé mais je vais parler du film alors si vous l'avez pas vu...
je me souviens plus exactement combien de temps l'enlèvement dure, quelque chose comme 30 jours je crois, mais dès le début il n'y a aucune preuve du fait que le gamin est en vie, il y a même un moment où le père prend conscience que son fils est sûrement mort vu les preuves apportées par les flics mais il va quand même payer la rançon une deuxième fois au bout de 30 jours à peu près. il a vraiment perdu les pédales alors qu'il est très lucide dans les premiers jours... et forcément on se rend compte que le gamin est mort dès le premier jour d'enlèvement.
Sinon, le film en lui même est pas mal. Avec des acteurs plus ou moins inconnus pour ma part mais il n'empêchent qu'ils font bien leur boulot.
Donc voilà, je pense qu'il faut le voir.
Sûre écoute
Impossible de ne pas penser à une autre adaptation d'un fati divers sordide coréen jamais résolu: "Memories of Murder" de Bong Jong-ho. Toute comparaison devrait s'arrêter là; alors que le précédent délivrait une solide enquête policière assorti de la verve acerbe d'un véritable auteur, "Voice of a murderer" tente platement d'adapter des faits tous sauf passionnants, donnant au film un côté "téléfilm".
C'est-à-dire, que les faits se résument essentiellement à un jeu au chat et à la souris entre des policiers pas très finauds et un inconnu, qui semble tout le temps avoir une longueur d'avance et balade le père de l'enfant kidnappé d'un côté de la ville à l'autre. S'il insuffle encore un côté "Die Hard 3" en début du métrage (le père parcourant la ville et cherchant désespérément à atteindre des cabines téléphoniques en un temps minimum), le réalisateur Park ne sait bientôt plus comment renouveler une intrigue qui tourne totalement en rond.
En ayant choisi délibérément choisi de s'attacher à une certaine réalité, il doit se contenter des faits un peu répétitifs; et en se focalisant totalement sur le personnage du père, il se refuse dès le départ à explorer d'autres intrigues parallèles, comme il a été possible de le faire dans "Memories of Murder'. Soit un homme en attente, qui doute, désespère et devient fou de ne pouvoir rien faire – quoique son état d'esprit assez fort ne l'entraînera jamais dans une quelconque spirale de déchéance humaine, qu'il aurait été pareillement de suivre.
Ne reste alors que l'incroyable cruauté du fait divers de l'origine, qui est effectivement glaçant – et ce jusqu'à la diffusion – en toute fin du film – de la véritable voix du kidnappeur…une idée au moins aussi glaçante que le plan final de "Memories of Murder".
Pour le reste, Park Jin-po aurait bien fait de revisionner l'œuvre d'(un authentique maître du cinéma, "Entre ciel et l'enfer" d'Akira Kurosawa, pour puiser quelques recettes d'une mise en scène sobre, mais ô combien plus efficace et saisissante.
Bof
Un film qui se veut "à suspens", où tout est vraiment fait pour, de la réalisation au scénario en passant par la musique, mais qui est loin du compte. Les acteurs sont honteusement médiocres, croyant bien faire en exagérant n'importe quelle scène.
Heureusement que l'histoire, "vraie", relève le niveau de l'intrigue.
Faites vous votre idée, mais pour moi c'est loin d'être un film notable.