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J'ai rencontré le diable

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les avis de Cinemasie

5 critiques: 1.35/5

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33 critiques: 3.08/5



Aurélien 1.25 On a perdu Kim Jee-woon
Elise 1.25 Originalité au placard
Fablin 1 I Saw the Débile
Ordell Robbie 1.25 Plombé par son score lourdaud et ses parti pris formels clinquants.
Xavier Chanoine 2 Et pour quelques coups de marteau de plus
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Originalité au placard

Quelle déception. I Saw the Devil se révèle surtout par le manque d'intérêt qu'il suscite. Et pourtant, qu'est-ce qu'il y a de moyens mis en oeuvre pour réaliser ce film. Mais c'est probablement ce qui est le plus malheureux dans ce film, et ce pourquoi Kim Jee-woon n'est à présent ni plus ni moins qu'un réalisateur coréen comme les autres, qui justifie son budget à coups d'esbrouffe à tout va. Et que je te mets un plan panoramique à 360 au milieu d'une voiture ; et que je te l'enchaîne avec un mouvement circulaire à la Michael Bay, et pour quel résultat ? Un scène totalement illisible où trois mecs se tapent dessus dans un taxi, pour qu'à la fin, le dernier vivant après un choc contre un arbre soit le seul qui ne portait pas de ceinture. Cependant, cette scène a un avantage, c'est la seule situation tellement décalée (un psychopathe qui en croise deux autres, en Corée, c'est pas banal) qu'elle laisse croire que Kim Jee-woon a encore des idées. Malheureusement, le reste n'est que vengeance insipide, où un agent secret utilise ses compétences pour maltraiter le mec qui a torturé et tué sa copine. Dès le début, Kim Jee-woon nous propose des scènes qui réveille un souvenir de cinéma coréen : la découverte du corps au début du film ressemble à s'y méprendre à celle de Memories of Murder, mais de nuit ; celle où Choi Min-shik viole la femme de son pote nous rappelle la scène de Lady Vengeance où - encore - Choi Min-shik baise sa femme sur la table de la salle à manger. Et que dire de la fin, trop longue, à l'instar de The Chaser, où l'on devine tout ce qui va se passer dans la dernière demi-heure, en se disant "non, il ne va pas se ridiculiser ainsi".. Finalement, en réalisant se film, Kim Jee-woon n'a l'air que de faire comme les "grands" réalisateurs coréen, et se positionne de facto un cran en dessous, mais si bas qu'il va avoir bien du mal à rattraper tout le retard, quand les réalisateurs sus-mentionnés, même quand ils ne font pas des films extraordinaires, ont au moins le mérite d'essayer quelque chose de nouveau. Il est bien loin le temps de The Quiet Family, ou The Foul King, quand Kim Jee-woon faisait des films vraiment originaux.

22 décembre 2010
par Elise




I Saw the Débile

Voila. Ca c'était pour faire un petit jeu de mot pourri mais qui  résume ô combien la situation dans laquelle on se trouve. Kim Ji-wun, avant de partir pour des contréesplus prometteuses financièrement (Hollywood), a voulu se créer une carte de visite bien décorée, avec des lettres en enlumineures et dorée : I Saw The Devil. Un film dans lequel il pourrait distiller tout son art de réalisateur, et la qualité de post-production à la coréenne, quitte à sucrer au passage tout le reste. Bye bye le réalisme, ciao les personnages, et adieu le scénario. Ne reste que de la réalisation pure et condensée, le seul point sur lequel s'accrocher. Sauf qu'on en est vite soulé.

Monsieur Kim Ji-wun, sachez que si vous nous filmez un corps animé par la vengeance poursuivre un autre qui n'est attiré que par le goût du sang, on n'en a complètement rien à carrer. Un personnage a besoin d'un âme, voire même d'une once d'humanité, afin qu'on puisse s'identifier à lui. Sinon, on ne verra en lui qu'une autre machine à tuer. Alors je veux bien comprendre que c'est un peu barbant de construire des personnages, mais quand le serial killer commence à devenir presque plus sympathique que son ennemi, ça devient inquiétant. Et ça ne sert à rien de faire couler quelques larmes à Lee Byeong-hyeon juste avant les crédits.

Enfin, cela rejoint l'idée de proposer un scénario-prétexte digne d'un jeu vidéo. Sauf que dans un jeu, on a au moins le plaisir de contrôler soi-même le perso. Là, on a autant de plaisir que lorsqu'on attend que lorsqu'on regarde un pote jouer. J'avoue que j'ai un peu du mal à saisir le concept d'attraper et relacher sa proie à plusieurs reprises, au risque que celle-ci commette d'autres crimes entre-temps. D'ailleurs, Lee Byeong-hyeon s'amuse comme un pervers à faire toujours irruption au tout dernier moment, avant qu'une innocente jeune fille se fasse violer ou enterrer. Pas de chance pour lui, mon esprit a souvent remplacé sa figure par celle de Droopy le chien. Dans ce célèbre running-gag de Tex Avery dans lequel il attend toujours le méchant loup dans les endroits les plus improbables et le surprend en faisant "peek-a-booh". Oui, voila ce que m'inspire ce film.
Ah, ben tiens, tant qu'on y est, notons quand même l'exploit : parvenir à saboter le talent des deux acteurs principaux, qui ne sont pourtant pas des amateurs. Choi Min-sik est pas mal, mais on a déjà vu mieux dans son interprétation du psychopathe. Lee Byeong-hyeon, on sait pas, il s'exprime pas. Heureusement qu'il a l'occasion de crier un peu quand le tueur va décider de reprendre les choses en mains, d'ailleurs par un retournement de situation tout simplement pas possible (en plus d'être bête). Mais à ce moment-là du film, on n'a déjà plus grand-chose à perdre et on se prend stoïquement les derniers éclats de violence extrême et gratuite.

Oui, je suis bien remonté contre ce film, parce qu'il crystalise tout ce qui commence vraiment à me gonfler dans le thriller coréen et une bonne partie du ciné américain. On nous crée un véritable "démon" artificiel, en nous le rendant le plus effroyable possible et ne reculant devant rien (tiens, on va bien découper un foetus tant qu'à faire), uniquement dans le but qu'on donne notre feu vert au "gentil" pour qu'il déchaine toute sa haine et sa violence. Ben oui, il le mérite bien, le héros, puisqu'il a perdu sa femme, et c'est bien connu, "oeil pour oeil", ça a toujours permi d'arranger les problèmes.

Et en plus, le film se permet en plus de nous balancer comme message sur la fin que la vengeance ne résout rien? Après s'être tapé plus de deux heures de chasses à l'homme croisées ? Après avoir transformé cet acte égoïste en une quête sainte (je vous renvoie au titre...) ? Et surtout, après avoir vendu ce long-métrage comme un spectacle son et lumière basé entièrement là-dessus? Difficile de faire plus hypocrite.

27 juillet 2011
par Fablin




Et pour quelques coups de marteau de plus

La vengeance est un plat qui se mange à coups de marteau dans ta gueule. Vulgairement. A l’image de J’ai rencontré le diable de Kim Ji-Wun, dernier salut sud-coréen avant l’exile américain qui le transformera probablement en futur yes man, avant un retour au pays comme la plupart de ses voisins asiatiques. Que celui qui croit en une carrière du papa de Deux sœurs me jette la première pierre, elle sera utilisée en retour comme arme de destruction. Remarque, les deux acteurs principaux de ce revenge-movie gratiné peuvent aussi rivaliser en termes de brutalité avec les pires barbares du genre. Ils ont les arguments : un inspecteur voit sa femme trucidée, bousillée par un maniaque pervers, sans doute l’une des pires atrocités accouchées par le cinéma sud-coréen. Et ce même criminel de parcourir le pays à la recherche de nouvelles proies.

Mais « l’intelligence » de l’écriture, malgré ses limites, est de ne jamais clore les débats par l’arrestation du criminel. En effet, pour que sa vengeance soit parfaite, l’inspecteur incarné par Lee Byung-Hun suit sa proie grâce à un émetteur, et le corrige à chaque fois qu’il le retrouve. Une manière singulière de lui faire comprendre qu’il n’aurait jamais dû toucher à un cheveu de sa belle, qui plus est enceinte. J’ai rencontré le diable n’a pourtant rien de l’exercice de style : la représentation de la douleur, inhérente chez les grands noms du cinéma sud-coréen connus en Occident depuis un peu moins de dix ans, n’apporte ici rien de nouveau mais atteint une forme d’apogée lugubre, très souvent gratuite, desservant un discours et une morale sur la violence au raz des pâquerettes. Kim Ji-Wun interroge sur la nécessité de surenchérir selon le degré de violence subit. Plus tu tapes fort, plus ta correction sera lente et douloureuse, c’est la règle. On prendra part ou non à la vision de l’auteur, mais l’ensemble est tout de même très léger puisqu’après les 2h très largement dépassées, l’impression de n’avoir aucunement avancé sur le dossier est flagrante : la séquence finale pourrait ressembler à n’importe quel moment du film, le sadisme à la Park Chan-Wook en plus. Deux idées s’imposent : soit Kim Ji-Wun a voulu faire de cette rencontre avec le(s) diable(s) un b-movie en forme de bras d’honneur à la censure coréenne avant son départ pour l’Amérique, soit une tentative extrêmement ratée de pamphlet anti-violent, au discours trop ambigüe pour convaincre. Malin celui qui arrivera à déchiffrer cet étrange langage sans s’être entretenu avec le cinéaste.

Mais le plus ennuyeux n’est pas là. Outre le message, le fond même du film est aberrant. Proprement sans âme, sans émotion particulière (à l’image des bourreaux du film ? Trop facile), sans suspense ni climax qui sont quand même essentiels aux films de ce calibre, J’ai rencontré le diable apparait comme une succession non-stop de passages à tabac. Antithèse absolue de l’Outrage de Kitano qui faisait preuve d’une délicieuse ironie et intelligence dans les nombreuses mises à mort, on les cherche encore chez le coréen. On grincera des dents lors des retrouvailles de Choi Min-Sik avec un vieil ami cannibale, entretenant un joli suspense et enfin un peu d’humour (s’enlever un pique à glace de la main n’est pas toujours évident), mais c’est encore trop peu. Lassant aussi cet acharnement à tout montrer, pour un plan à distance, souvent tétanisant, il faudra repasser.

Cependant tout n’est pas à jeter. Loin de là. Comme d’habitude chez les grands noms du cinéma coréen, l’image est extrêmement léchée à défaut de réellement servir le propos et contient quelques instants virtuoses, comme ce 360° barbare à l’intérieur d’un taxi. Aussi, la violence hallucinante du film est celle de tous les jours, incarnée ici par un officier et un gros lard en pull-over. Ils pourraient être nos voisins, ils ne sont ni surhommes ni fantasmes de notre imagination. Quelques mots d’ailleurs sur les deux acteurs principaux, les autres n’ayant aucun intérêt. Lee Byung-Hun pleure bien lorsqu’il ne fait pas trop son Ip-man, Choi Min-Sik en sadique bouffi étale toute son hystérie à l’écran avec une certaine conviction et une absence de sentiments inouïe. Le bruit des coups de marteau, tuyaux et autres objets contondants résonnent encore plus que les souvenirs laissés par le film au final. Cela en dit hélas assez long sur cette rencontre peu enrichissante bourrée de poncifs à la coréenne : plein de types qui courent lors de la découverte du corps de la première victime, tout plein de violons hideux, insultes, hurlements et quelques larmes. On joue bien à domicile.



22 septembre 2011
par Xavier Chanoine


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