| Ordell Robbie | 2 | L'Homme du Train. |
Pour évacuer une remarque erronée du site Filmcompanion concernant Kill. Non, ce n'est pas le premier film de genre hindi à subvertir la romance bollywoodienne. C'était déjà le cas avec le poussif Animal. D'autant que dans Kill la supposée subversion amène sur des rails convenus. Amrit est un militaire arrachant sa girlfriend à un mariage arrangé le soir de ce dernier. Ils s'évadent en train. Mais... des salopards sont dans le train, le terrorisent et tuent sa chérie. Cela fera d'Amrit un combattant enragé assoiffé de vengeance. Kill se déroule dans un train, ses enjeux narratifs sont crétins (papa salopard pas content que fils salopard tue des enfants...), le montage des souvenirs amoureux aussi (je revois chérie et ça me donne la force de rouer un cadavre de coups de poings). Mais le scénario n'est pas un problème pour une Série B de la durée d'un actioner HK de l'âge d'or (durée courte en forme de réelle nouveauté dans les cinémas de genre indiens). Les flashs visuels bidon mentionnés non plus. C'est plutôt la manière dont le film se distingue ou pas du cinéma d'action hollywoodien. Sur le terrain de la violence, le film est très proche du degré de sadisme et d'hémoglobine du cinéma de genre coréen. L'action est bien chorégraphiée. En Amrit, Laksh LALWANI est superbement enragé, une rage qui donne aux combats une intensité. Hélas, la culture de la mise en scène d'une scène d'action de Nikhil Nagesh BHAT semble se limiter à John Wick. Du coup c'est mieux que "SRK Mission Impossible" (Pathaan) ou "SRK dans un blockbuster du Sud" (Jawan). Mais ce n'est pas encore ça -quand bien même le succès du film pourrait donner naissance à un vrai cinéma de Série B à l'indienne-. Un remake par l'équipe de John Wick est en chantier. A éviter probablement. Sinon, le film est d’abord un film de producteur : Karan JOHAR avait en effet été un des premiers à célébrer l’avènement de RAJAMOULI, comparant les Baahubali au phénomène Sholay. Et le projet se veut bien sûr une réponse au succès dans le Nord depuis la fin du confinement de quelques actioners virils du Sud.
