Ring 0 fait heureusement oublier le très raté Ring2
Comme quoi il ne fallait pas trop désespérer après la vision de Ring 2 en ce disant qu'il y avait encore un épisode à venir. En effet, Ring 0 effectue un retour aux sources malgré le changement de réalisateur. Toujours basé sur une histoire originale de Kôji Suzuki, cette fois-ci, on replonge tout droit dans l'angoisse. Autant les semblants d'explications apportés par Ring 2 ne m'avaient pas interpellés plus que ça, autant ici c'est dans l'adolescence de Sadako que l'on est entraîné.
L'enquête est à nouveau menée par une femme reporter qui cherche à savoir si Sadako a hérité des pouvoirs de sa mère (l'histoire se situe une dizaine d'année après le suicide de la mère) et parallèlement on suit l'évolution de Sadako dans la troupe de théâtre. Et celle-ci semble ne rien avoir en commun avec le monstre à œil révulsé du premier opus. Au contraire, on la découvre fragile, timide, en proie perpétuelle à des visions qu'elle ne comprend pas et qui la forcent à se refermer sur elle-même. Elle paraît un peu froide de part le peu de phrases que l'actrice a à dire mais l'expression corporelle joue énormément et on voit progressivement la jolie jeune fille tomber amoureuse et oublier pour un temps ses traumatismes. Je me suis d'ailleurs surprise à attendre avec impatience le premier sourire qui apparaîtrait sur ce visage figé dans la tristesse. D'ailleurs Nakama Yukie, jeune fille multitâche à la fois top model, chanteuse, présentatrice et maintenant actrice, est remarquable dans ce rôle tout en nuances dont l'évolution se veut volontairement lente. Le scénario est suffisamment bien construit pour que l'on n'associe pas les moments d'angoisse directement à Sadako et qu'elle garde son coté extrêmement touchant jusque dans les dernières images du film. Honnêtement, à la fin j'étais partagée entre terreur et un nœud dans la gorge tellement le sort Sadako est terrible. Petite faute troublante par contre, c'est que l'on n'a pas l'impression d'avoir fait un bond 30 ans en arrière notamment à cause des vêtements portés par les protagonistes. Et en ce qui concerne les autres acteurs, on retrouve certaines têtes comme les parents de Sadako mais comparativement à Nakama Yukie, leur interprétation parait bien plus pâle.
Pour rassurer les amateurs du premier The Ring, ils retrouveront ce qui a fait son succès, c'est-à-dire cette terreur laissée à l'imagination du spectateur et basée sur l'appréhension que l'on peut avoir mais aussi une scène finale aussi forte que celle de Sadako sortant du poste de télé. J'avoue avoir eu beaucoup de mal avec certains passages très intenses, je précise tout de même que je suis très bon public, surtout quand une petite fille se balade un peu n'importe où avec des cheveux qui cachent son visage.
En conclusion, autant dans Hannibal de Thomas Harris, il était regrettable de vouloir donner des explications et par-là même des circonstances atténuantes à Hannibal Lecter, autant ici cela est tout à fait acceptable car c'était déjà amené dans les précédents épisodes. Ceux qui me connaissent savent que Ring m'avait fortement traumatisée (surtout l'œil) et bien maintenant ma vision à complètement changée et je ne reverrais plus jamais la série avec le même regard. Même si quelques questions restent sans réponse, on en apprend beaucoup plus sur la colère qui anime Sadako et surtout que les choses sont plus compliquées qu'elles ne le paraissaient auparavant. Reste maintenant à savoir à quel point le film colle au livre. Mais en attendant pour satisfaire votre curiosité ou pour le plaisir de replonger dans l'ambiance Ring, pas d'hésitation à avoir (à la condition d'avoir déjà vu au moins le premier film de la trilogie). Ce troisième épisode est presque aussi surprenant que le premier et est un mélange réussi de terreur et de sensibilité.
De pire en pire
Il était temps que la série s’arrête. Après un magnifique premier épisode, une suite qui tournait en rond et un remake coréen sans âme, le troisième et dernier opus propose un retour aux sources bien peu convaincant en s’intéressant au personnage de Sadako, dont on connaissait la vengeance impitoyable mais pas les motivations profondes.
La grosse déception ici est que l’on n’apprend strictement rien de nouveau par rapport aux épisodes précédents :
Sadako est introvertie ? Ca, on s’en doutait…
Elle a pris des cours de théâtre au lycée ? Oui, et alors ?
Elle est tombée amoureuse ? Oui, mais qu’est-ce que ça apporte à l’histoire ?
Elle s’est fait démontée parce qu’elle avait une réputation de sorcière ? Ca, on s’en doutait aussi…
C’est sur ce schéma aussi pauvre qu’ennuyeux que Tsuruda compose son histoire, avec un rythme d’une mollesse terrassante. Sa mise en scène plate ne met jamais en valeur des acteurs au jeu limité qui en avaient pourtant bien besoin, et ne crée à aucun moment la montée en tension attendue. La romance fleur bleue du style « je t’aime pour la vie » après 3 rencontres et surtout pas de sexe a tôt fait de barder, mais le ridicule ne s’arrête pas là : on apprend que Sadako s’est dédoublée pour mieux terrifier les autochtones dans la forêt, ce qui nous vaut des scènes de meurtres où Tsuruda y exprime soi-disant « tout son talent » (cf. interview sur le DVD) mais qui sont en réalité absolument sans intérêt.
Le phénomène Ring est finalement typique de la dérive, de l’exploitation commerciale du 7ème art : décliné à toutes les sauces dans des remakes ou des suites de différentes nationalités, il aurait du s’arrêter artistiquement dès le premier opus de Nakata, car il ne sort pas grandi de la médiocrité qu’il a engendrée.
le sans faute
après une grosse déception face à un Ring 2 sans intéret ni émotion, je me suis pris une grosse claque avec Ring 0 qui va très loin dans l'angoisse et s'avère plus complexe et plus riche que le pourtant magnifique Ring premier volet. Bravo.
Excellent, magnifique
J'ai adoré !
Mes principales raisons
La mise en scène est minutieuse, audacieuse, soignée et très efficace. De nombreuses scènes sont marquantes.
Le jeu des acteurs est parfait (mention spéciale pour l'actrice principale qui joue admirablement bien (en tout cas dans ce film)). Le casting est aussi très bien, bref les traits des personnages et leurs expressions
Le réalisateur a bien sû reprendre l'histoire et l'esprit des deux précédents Ring, et les adapter à son goût sans le dénaturer ni le plagier. Il a su également réexploiter l'histoire de Ring pour l'enrichir.
A ce sujet l'idée de dédiaboliser Sadako et d'introduire une micro - histoire d'amour est géniale. transcendance des sentiments dans cette sous-histoire.
La photographie est très jolie et efiicace - permet d'installer une ambiance très spéciale
On revoit les thèmes (revisités bien sû par le nouveau réalisateur de la série) comme le puit, les médecins, les hôpitaux, la mer, etc ...
Sinon ça fait frissonner tout le long. Enorme. Culte.
Magnifique
(Voir mes quelques commentaires sur la trilogie de Ring dans ma critique de Ring 1)
04 janvier 2006
par
DiaKr
^__^
Je dois avouer que c mon prefere pami les 3 ring (j'ai ete un peu deçu par le 1, à cause de "l'enorme" publicité qu'il a eu)angoissant, et aussi interessant car il repond à certaines questions que l'on s'etait posé lors de ring 1 et 2 :)
10 ans c'est loin !
Le premier opus de Ring est le film qui m'a fait réellement découvrir le cinéma japonais. C'est donc un film auquel je tiens particulièrement. Aussi étais-je très impatient de pouvoir enfin mettre la main sur Ring 0, surtout après le "mémorable" Ring 2... ;)
Ce film (à regarder tout seul dans le noir) est dans l'ensemble assez réussi. En effet, on se retrouve à frissonner en voyant un mèche de cheveux ou des pieds nus, en s'imaginant à l'avance les atrocités auxquelles nous allons assister. L'effet "psychologique" est bel et bien là, c'est fou ce que le cerveau humain est imaginatif ! Le lien avec Ring 1 est donc bien là, en étant moins visuel mais plus subtile que le 2.
De plus la réalisation et le jeu des acteurs, NAKAMA Yukie en tête, sont tout à fait correct, rien à redire là-dessus. Sauf peut-être les vêtements un peu trop "branchés" pour l'époque !
Mais...
J'ai tendance à penser que faire dérouler l'histoire 10 ans après le suicide de la mère de Sadako est un peu trop long. En effet nous avons une Sadako bien plus femme qu'adolescente (à mon goût), alors qu'elle semble davantage être une jeune fille dans les deux premiers opus. De plus, et sans vouloir trop "spoiler", je trouve qu'il aurait été intéressant de détailler les relations mère-fille, ainsi que mer-fille, sachant que l'eau et l'océan semblait jouer un rôle assez important dans les deux premiers films. Bref, TSURUTA Norio en dit de trop... ou pas assez (mais cela reste très personel !).
Mais tout cela reste plus ou moins secondaire, du moment que Sadako continue à nous faire frissonner !
Le pourquoi du comment
Dernier volet de la série qui, comme avec
Dragon Rouge pour
Le Silence des Agneaux, reviens en arrière avant le premier opus afin d'expliquer les raisons de l'intrigue, de la malédiction en l'occurence ici. Si l'explication de celle-ci est assez bien mise en avant, il reste quelques points sur lesquels le film manque cruellement de persuasion.
Ring 0 perd ainsi prise sur le spectateur à plusieurs reprise ce qui à pour effet de le retirer de l'ambiance. Et biensur à force d'être en dehors, on ne ressent plus grand chose, les scènes qui devaient nous faire peur ne sont plus que divertissement, et ainsi toute la crédibilité de l'histoire s'effondre. Il reste tout de même un bel engagement des acteurs qui apporte un grand plus à ce film, une bonne bande son ainsi qu'une réalisation plutôt réussie. En définitive, on peut excuser le film de ses imperfections, dues à mon avis à la renommée de
Ring qui a du pousser les scénaristes et le réalisateur à vouloir se mettre à la hauteur quitte à faire quelques erreurs. Déduit de celà,
Ring 0 reste un film explicatif, à voir pour connaître le pourquoi... :)
La boucle est bouclée
Ce "RING 0" est supérieur au deuxième opus et complète logiquement la trilogie japonaise.
Par rapport à la nouvelle de Suzuki,le scénario sait s'en écarter pour rester cohérent avec ses prédécesseurs cinématographiques, eux-mêmes éloignés des romans initiaux.On a ainsi les romans et leurs déclinaisons sur écran qui sont proches par le thème initial mais fort lointains dans leurs développements respectifs.
Ce film retrouve la magie du premier, son mystère ,ses angoisses.Il est étrange dans sa construction:une grosse première partie presque entièrement à l'intérieur du théatre,et un final situé à l'extérieur,comme pour libérer une énergie maléfique longtemps contenue dans ces murs feutrés.Le passage de Sadako dans la troupe théatrale est traité sobrement,pas de gros effets,on découvre plutôt le côté sentimental de la jeune fille étrange et solitaire.Son amour naissant est ainsi traité pudiquement; et l'interprétation en finesse de la jolie Yukie Nakama ajoute un charme certain au propos.Sa "rivale" en amour n'est autre que la ravissante et prometteuse Kumiko Aso ,déjà vue dans "Kairo " de Kurosawa ou "Kenzo sensei" de Imamura.
Mais la tension couve et l'horreur reprend insidieusement ses droits pour éclater dans la seconde partie,dans un crescendo d'horreur culminant à la dernière scène ,bouclant la boucle du drame. Le cercle se referme sur Sadako ,autant victime que coupable,et sur ses futures proies bien sûr...
L'esprit initial est donc parfaitement rendu et respecté, là ou le second opus cherchait plus du côté des sciences,voulant peut-etre s'orienter vers les romans de Suzuki,et donnant un résultat bancal même si intéressant.
Voilà donc une série maitrisée,cohérente,qui offre avec ce "0" un bon film de genre.Mais comme le réalisateur initial Hideo Nakata, Norio Tsuruta ménage dans une histoire "pour faire peur" des émotions réelles.La vie de Sadako se révèle au final comme un bouleversant drame familial ,ses multiples conséquences meurtrières devenant alors conclusion logique d'une terrible fatalité.
Supérieur au second volet, mais on en sait toujours pas plus...
L'idée de base était plutôt bonne que de revenir aux sources de l'histoire de la nouvelle inspiratrice du film de pétoche mondial, la filliforme Sadako. Malheureusement on en apprend pas plus et on reste sur sa faim.
Cinématographiquement, c'est assez largement supérieur au second volet qui n'était pas une référence, loin s'en faut, dans le genre.
Le réalisateur joue sur les éternels clichés de ce nouveau style, en créant de la peur à base de petits riens, des mouvements de caméra, des bruits étranges, etc... Jusque là tout va bien, c'est plutôt bien filmé, c'est interprété avec professionalisme, ça sait accrocher et quand même créer une légère angoisse, ce que l'on demande à un film de pétoche en somme. Le personnage de Sadako devient assez rapidement attachant, on a envie de la protéger, tellement frêle, tellement perdue... Mais là où le bât blesse, c'est qu'à la fin on n'en sait toujours pas plus.
Sadako restera donc ce personnage cauchemardesque en forme d'icône.
L'idée de refiler le joujou à une autre personne que le créateur, Hideo Nakata, était en soi une bonne idée, ça aurait pu permettre une nouvelle approche. Norio Tsuruta s'en tire avec les honneurs, tellement il sait rester fidèle à la base, il réussit à éviter l'esbrouffe et à créer une véritable ambiance, mais voilà au final on se rendra compte qu'au lieu d'avoir enfin une explication rationnelle (ah cette fameuse rationalisation...), on a assisté à un nouvel épisode d'une série qui rejoue sans cesse sur ses acquis.
Déception donc, car du fait de son non jusqu'auboutisme dans les descriptions, ce Ring 0 devient inutile. Mais réussite quand même, car c'est cinématographiquement bien emballé.
La légende de Sadako continuera donc à turlupiner nos esprits, à donner du grain à moudre à notre relativisme carthésien, et finalement à hanter nos nuits...
Carrie on
Retour aux sources avec cette préquelle.
Le côté positif d'une telle entreprise aurait été de donner toutes les clés de l'histoire. Sadako est-elle l'enfant d'une créature de la mer ? Comment en être arrivé à cette terrible rancune dévastatrice ? Le côté négatif est de démystifier totalement le facteur qui faisant tant peur dans les deux premiers opus. En présentant explicitement le personnage de Sadako et en en dévoilant un peu plus sur sa nature, les créateurs de al série prenaient une bonne partie de l'essence même : la peur de l'inconnu.
Autant dire, que la balance penche carrément du côté négatif. Rien de bien nouveau de ce qui n'a déjà été relevé auparavant; en revanche le scénario insipide proche du teen-movie old school à la "Carrie" dessert l'esprit vengeur tel que l'on aurait pu se l'imaginer.
L'histoire de la pièce répétée - facile métaphore de la saga "Ring" avec le spectre d'une revenante, qui "renaîtra" comme dans la série épistolaire originelle des "Ring" - hantée par un fantôme rappelle "Ghost Actress" de ... Nakata et est aussi lent que ce dernier dans son déroulement. La romance entre Sadako et un technicien ne débouche finalement sur rien, n'est qu'un vide scénaristique nécessaire de combler les trous scénaristiques et d'allonger l'action jusqu'au final tant attendu. La résolution est tout simplement bâtarde, débile et peu spectaculaire.
Quant aux éventuelles réponses données, le scénario se contente plutôt d'exploiter mollement des clefs déjà données dans les épisodes antérieurs, plutôt que de faire de grosses révélations jubilatoires.
Reste quelques moments de trouille en début de film pour une grosse déception en général.