Sorti en 1967,
Shaky Steps est déjà un film hors de son temps. Alors que l'année précédente, King Hu avait marqué avec son
Come Drink With Me, 1967 fût l'année de Chang Cheh qui inaugure sa saga
One Armed Swordsman. La Shaw Brothers est donc à l'aube de son âge d'or et le wu xia pian cartonne. Mais là où les films de la Shaw offrent un beau scope et des couleurs chatoyantes,
Shaky Steps est en format 1,33, et noir et blanc et offre un film bien plus proche du cinéma Noir et Blanc américain fauché des années 50 que du beau cinéma en technicolor de l'époque.
Ce qui peut sembler aujourd'hui attachant pour son parfum vintage devait à l'époque handicaper cette production. Que reste-t-il en définitive ? Une sorte de thriller, vaguement horrifique, plus proche d'un épisode de Scooby Doo que des fleurons du genre. L'histoire suit un groupe de 4 amis (Josephine Siao, Wu Fung, Cheng Kwung Min, ainsi qu'une femme rondouillarde qui ressemble à Lydia Shum, si ce n'est elle). Ils se retrouvent face à un voleur de diamant (Shek Kin, ultra prolifique malgré l'après Wong Fei Hung). Sur leur chemin: des évènements surnaturels du style gyonshi et squelettes dans le mur. Tout cela fleur bon la série B américaine des années 50, le meilleur (on pense parfois à
Psychose...) comme le pire (...mais surtout à
Plan 9 from Outer Space).
Ce qui sauve le film, c'est finalement sa touche vintage, son casting, son environnement contemporain (beaucoup de décors aérés, probablement tourné dans les nouveaux territoires ou au sud d'HK Island), ce côté swinging sixties qui nous vaudra même une chansonette de Siao Fong-Fong, bref, tout ce pour quoi il était daté à l'époque.
