Etrange film...
... que celui-ci. Souvenez vous de l'intro de
Public Enemy, également réalisé par
KANG Woo-Suk. On y voyait des commando s'entraîner et passer à l'action en milieu urbain, puis une voix off nous annonçait ironiquement et toute fière que le film que nous allions voir serait tout autre. Et en effet, on se mettait soudain à suivre la vie d'un flic hors norme, sorte de croisement halluciné de Columbo & de Bud Spencer pour un thriller assez original et plutôt barré, catégorie chaotique et irrespectueuse... Alors que le réalisateur réalise maintenant le genre de film dont il se foutait royalement dans son précédent métrage, ça a de quoi perturber!! Pour comparer, imaginez simplement que notre chanteur Renaud vienne chanter un de ses tubes à la Star Ac' alors qu'il a juré ne jamais le faire dans une de ces chansons!! C'est vraiment n'importe quoi... (Hein? Vous dites? Comment ça il l'a fait!! Meuh non voyons)
Bon, revenons à nos moutons... Disons plutôt, revenons à nos soldats. Donc un film de commando, tiré d'un histoire vraie. Ce dernier point est important à souligner puisque c'est à la fois le défaut et la qualité du film. Le problème qui découle d'une histoire vraie c'est que la narration et le rythme du film doivent suivre des évènements réels, historiques, mais pas du tout cinématographiques. Voir des types s'entraîner pendant une bonne moitié de métrage pour que, finalement, il ne se passe rien ensuite, cela relève du massacre de scénario. Oui mais c'est comme ça, c'est l'histoire. On doit donc attendre, attendre, attendre encore que la "tension monte" et que tout ce petit monde se rebelle largement plus tard. On l'a tellement attendu cette rébellion que lorsqu'elle survient, on en vient à être sacrément exigeant sur la qualité du massacre. Et là, franchement c'est assez décevant... C'est peut être honteux à dire, parce que ces hommes ont existé, parce que leur destin est affreux et peu enviable, mais dans ce cas il est malvenu d'utiliser un score semblant venir d'une production "Bruckeimer" et de filmer le tout comme un pur divertissement ou une pub pour l'armée de terre... Surtout, il aurait fallu développer un minimum les personnages pour que l'on adhère un tant soit peu au (très présent) mélo qui surnage tout le long du métrage (score pompier, pleurs, "je ne suis pas un numéro" etc...).
Sil mi Do regorge néanmoins d'idées intéressantes, voir de "sabordages" limite volontaires qui nous rappellent par exemple le "Starship Troopers" de Verhoeven.
Reprenons: jusqu'à la moitié du film on est devant un pur film de commandos, avec des persos caricaturaux (comique de service inclus) et des scènes à tendance "couillues". Puis soudainement, une fois que les soldats savent que leur objectif est annulé -et donc qu'ils ont subi moultes vacheries (et des frites) pour rien- le ton général bascule vers quelque chose d'assez inédit. On les voit s'emmerder grave aux séances d'entrainement de tir, le comique de service -attention on va s'poiler- pète un plomb et part violer une infirmière -on arrête de s'poiler- et étrangement, on le comprend. On comprend sa frustration, on comprend sa folie et les réactions normales du "groupe", ce qui nous ramène cette fois à la scène du passage à tabac de Full Métal Jacket et même à notre service militaire, pour ceux qui ont eu cette chance...
Une aventure humaine pour une histoire vraie incroyable.
Si on ne nous précisait pas qu'il s'agissait d'une histoire vraie, on ne croyait jamais que cela ait réellement éxisté. Généralement on voit plutot ça dans les films d'action/espionnage américain. Mais non, c'est réellement arrive en Corée. Pour transposer un peu et faire saisir l'idee dans notre contexte, imaginons que la France soit coupée en deux horizontalement et que le gouvernement du nord veuille éliminer le gouvernement du sud en entraînant secrètement un groupe armé sur l'ile de Ré. Celui-ci ayant vent d'une action contre eux, veulent se venger contre le gouvernement et arrivent à pénétrer dans Paris même, et la c'est la guerilla. Je ne me rappelle pas que ce soit déjà arrivé dans notre siècle. En tout cas, moralité, n'entrainez pas des hommes pour qu'ils deviennent les meilleurs du monde en croyant que vous pourrez vous en débarasser si facilement.
Bien évidemment, le film ne suit pas une ligne réaliste de bout en bout ; sachant que 30 ans sont passés depuis les événements il est clair que le scénario doit bien compenser les oublis de l'histoire et également ajouter quelques scènes ou dialogues un peu clichés (notemment la derniere scene qui ne se termine pas du tout comme dans la réalité comme on peut le voir dans les bonus du DVD) qui assureraient un succès au box-office pour un film coûtant quand même très cher, non seulement dans le nombre d'acteur et surtout de figurants, mais aussi les techniques et reconstructions mises en oeuvre pour rendre réel l'environnement de Silmido. La musique également en fait de temps en temps un peu trop et aurait gagné à être un peu plus sobre mais dans l'ensemble le film ne semble pas souffrir d'excès de stéréotypes manifestes.
Pour en revenir aux film un peu plus en profondeur, on peut dire que le décor de silmido est vraiment très réaliste ; une île presque paradisiaque en Mer de Chine ou est installée tout une base militaire reconstituée spécialement pour l'occasion et très bien intégrée dans le cadre ; et pour donner vie à cet environnement, une palette d'acteur qui assurent vraiment ; AHN Sung-Ki a beaucoup de prestance dans son rôle de général et SEOL Gyeong-Gu est tout simplement merveilleux ; à côté de cela tout le monde assure très bien son rôle, meme LIM Won-Hee, parfois marrant, parfois agacant (c'est son rôle je vous rassure). On assiste à des changements dans les personnalités tout à fait crédibles et on nous fait vraiment croire à ces personnages sans identité qui jouent leur derniere carte.
Complètement transporté par ce film, je dois avouer que la qualité est a la hauteur du succès ; il ne reste plus qu'à savoir si Taeguki mérite autant d'avoir mangé les records de Silmido.
26 juillet 2004
par
Elise
Oui, mais non finalement
Oui parce que pendant une heure, on assiste à un film de commande basique mais assez efficace, clairement inspiré des grosses prods US, avec une musique tellement repompée sur celle de Rock que c'en est un peu pénible. Les personnages sont trop caricaturaux pour être crédibles, mais le ton ne l'est pas vraiment de toute façon. Avec son entraînement inhumain mais sa petite touche régulière d'humour, le film désamorce en permanence la dureté qui aurait dû s'en dégager. Mais soit, on tient là nos militaires bien bourrins qui sortent trois gros mots par phrase, l'entraînement très physique sous musique pompière, on se prépare au final bourrin que tout film de commando construit.
Sauf que l'histoire de Silmido n'a rien d'une histoire de blockbuster. C'est un drame humain et politique très intéressant, profondément ancré dans les mémoires des coréens lorsqu'on voit le succès du film. Car il est bien évident que sans son tampon "l'histoire vraie de Silmido", le film n'aurait jamais pu connaître un tel succès sur ses seules qualités intrinsèques. Car passée cette première heure, le film sort des rails du blockbuster habituel alors que le spectateur n'y était pas vraiment préparé. Surprendre le spectateur a toujours du bon, mais ici le film ne parvient jamais à retrouver un ton à la hauteur de son histoire. Les 31 soldats sont un peu trop présentés comme de braves types (le gros dur qui finit par pleurer sa maman, littéralement), les officiers comme des faux méchants au grand coeur (comme c'est mignon il leur rapportait des bonbons!...). Difficile d'y croire vraiment, qui plus est avec l'attitude assez improbable des officiers passant leur temps à s'engueuler entre eux devant leurs hommes ou du commando Nord Coréen qui s'arrête pour beugler sa mission afin de rester bien discret. Bref, à histoire passionnante, traitement un peu trop "cinéma" qui certes attire les foules, mais fait passer à côté d'un grand film. Le moindre film militaire US est au même niveau, et avec plus d'explosions et de gros hélicoptères. Donc à ce niveau, on repassera.
Reste évidemment le fait que le film remette au goût du jour une histoire enterrée par le gouvernement de l'époque, dépeint de façon peu reluisante d'ailleurs. Le film réussit donc le pari d'être un gros divertissement peu fin mais ravivant un souvenir douloureux sans être lèche botte avec le gouvernement. Mais on ne peut s'empêcher de penser qu'il y avait matière à faire autre chose qu'un blockbuster avec un tel matériau de base.
Grosse artillerie pour sujet bouillant
Le sujet abordé par Silmido est chaud bouillant : en déterrant un vieux scandale politique vieux de 35 ans concernant les relations coréennes Nord-Sud (thème obsessionnel du cinéma local), le film appuie là où ça fait mal en adoptant clairement la position de brûlot. Le manque de courage politique et la lâcheté, l'inhumanité du gouvernement en place sont ainsi opposés de front à la rigueur et à la loyauté militaire à qui l'on avait confié la mission ô combien périlleuse et historique de monter un commando pour tuer le président communiste nord-coréen. Pour les
auteurs du scénario, le retournement de veste du gouvernement en tentant d'étouffer l'affaire est clairement à l'origine de la situation actuelle, à savoir une Corée toujours coupée en 2 et un peuple nord-coréen creuvant la gueule ouverte sous le joug d'un fou sanguinaire qui a développé la bombe sans être inquiété. Des accusations extrêmement graves donc, mais qui à la lumière du film paraissent légitimes. L'histoire aurait-elle pu être modifiée dans le bon sens ?
Si le sujet est grave et passionnant, son traitement est malheureusement plus décevant, car c'est la grosse artillerie hollywoodienne qui a été choisie - mais peut-être cela a-t-il contribué à pousser un maximum de coréens dans les salles (10 millions quand même, un énorme succès) pour tourner une page peu reluisante de leur passé, sans doute un des objectifs des producteurs au vu du scandale espéré avec une telle histoire. Celà ne justifie cependant pas le manichéisme trop marqué de certaines scènes excluant toute subtilité ou nuance, ni le déjà-trop vu de passages d'entraînement militaire, encore moins le recopiage honteux de mélodies tirées de Rock ou de La liste de Schindler. Mais si on ferme les yeux sur ces grosses maladresses, on restera en présence d'une oeuvre choc, politiquement incorrecte, qui mérite une vision attentive et devrait faire école dans d'autres pays trop timides à dénoncer les abus de leur passé (et la France n'y échappe pas).
Sil Mi Do, un nom qui vous n'entendrez plus de la même oreille
SilMiDo aurait pu être un film de commando comme bien d'autres, après une courte intro, c'est d'ailleurs la route qu'il prend. L'esprit de corps qui se construit dans la souffrance et dans les luttes, finalement rien de bien original, d'ailleurs l'armée coréenne de l'époque n'avait non rien de bien original... L'annulation de la mission pour raison politique et la liquidation de l'unité 684 pour ces mêmes raisons n'a pas non plus de quoi surprendre.
Alors que ce qui fait de SilMiDo un film d'exception? Car pour moi, il n'y a aucun doute SilMiDo n'est peut-être pas un immense film, mais c'est un film indispensable. C'est plus qu'une histoire vraie, c'est une histoire véridique, qui représente les hommes dans ce qu'ils ont de meilleur à la manière d'une tragédie d'Eschyle. Car c'est d'humanité bien plus que de combats qu'il est question ici. A une époque où l'homme se réduit de plus en plus à un rôle d'animal social ou au mieux d'animal politique, SilMiDo nous montre la vraie grandeur de l'humanité. C'est ce défi impensable que réussit Kang Woo-Suk, nous laissant percevoir à travers les relations de ces prisonniers-solats entre eux ou avec leur gardiens-soldats, à quel point l'individu ne peut s'échapper de lui-même qu'en acceptant la part qui lui est réservée. Chacun s'étant retrouver face à lui-même et grace à celà plus proche des atres qu'il ne l'a jamais été, la fin ne pouvait être autre. C'est en cela que l'histoire de SilMiDo est exemplaire, car plus qu'un fait de guerre, qu'un fait divers, c'est l'homme mis à nu par les événements qui nous apparait avec toute sa faiblesse et toute sa force.
Si un film réussit à faire partager ça, qu'importe ses arguments, il est simplement indispensable.
2004 a vu couronner un film sur les petites intrigues d'un président prêt à tout pour assurer son confort et celui de ses amis, alors même si SilMiDO ne devait être considéré que sur son aspect purement historique et documentaire, il n'y a aucun doute que d'avoir porter devant le monde l'histoire de ces hommes est autrement plus utile et tout aussi justifié que de montrer les mensonges de ceux qui nous dirigent. Ces hommes qui voulaient libérer leur pays, ou simplement se sauver eux-mêmes et être reconnus, ne sont pas différents de vous et moi. Ils ne sont pas plus à condamner ou à admirer que ceux qui les ont garder sur cette île. Mais grace à eux il est possible de croire encore, de croire que l'humanité ne se réduit pas à ce qu'elle montre.
Voir l'homme dans ce qu'il a de meilleur, voilà le propos de SilMiDo.
Mauvais Commando
Silmido, c'est juste un mauvais blockbuster coréen de plus prenant une histoire vraie comme prétexte à faire de l’ersatz de mauvais cinéma hollywoodien. Inutile donc d’y trouver de l’humanisme à la JSA. Dans Silmido tout est soit très mauvais soit extrêmement plat. Au rayon du très mauvais on a son score pompier qui casse les oreilles. De même qu’une dernière partie en forme de suite de canardages réalistes monotones et inutiles et de catalogues de procédés pour émouvoir grossiers et pompiers. Au rayon de la platitude on a une mise en scène niveau téléfilm et des acteurs ni bons ni mauvais, juste plats. Qui plus est, le film n'arrive pas à rendre un minimum captivantes les scènes d'entraînement militaire. Tout simplement parce qu’elles n’ont aucun rythme, aucun humour, aucun personnage haut en couleur, rien qui puisse faire que ces moments se laissent suivre un minimum. Après un Public Ennemy pas inintéréssant, Kang Woo Suk touche le fond. Et là où ce dernier film avait une touche asiatique de par son mélange des genres il offre ici un film qui hors son point de départ aurait pu être tourné à l’identique à Hollywood. En tout cas, Park Chan Wook peut dormir tranquille, le blockbuster Nord/Sud n'a toujours pas produit d'oeuvre capable remettre en cause son statut de maître du genre.
Excellente histoire, film nul
Il y a quand meme un moment ou il faut arreter de regarder les films comme on enfile les pop corns au beurre. Car Silmido est nul, indigeste comme ledit pop corn au beurre, lourd comme un pudding anglais. Prenez n’importe quel moment de ce film, regardez le en accéléré tellement c’est répétitif et chiant, vous ne trouverez rien qui vaille, c’est nul. A une exception, et c’est là le drame : son histoire, typiquement coréenne et qui se termine dans une belle noirceur. Mais le scénario d’après ça est nul. La mise en scène est nulle, tout est dans cette musique insupportable qui vous dit a chaque seconde que ce qui se trame là est énormissime. Aveuglé par ses envies pompières, le réalisateur de l’honorable Public Ennemy a perdu tout sens artistique. Les acteurs sont nuls, ils hurlent ou pleurent sans aucune humanité, rien a voir avec les mâles pathétiques de Kim Ki-duk. Les séquences d’entrainement ont été vues mille fois, les meilleurs moments de ce film sont du minable téléfilm militaire américain. Les coréens ont pleuré comme des madeleines devant la chose, on les excuse vu l’état post-traumatique du pays, mais nombre de ceux qui ont vu le film parce qu’il fallait faire comme tout le monde l’ont trouvé nul. Imaginons ce que Bong Joon-ho ou Park Chan-wook auraient fait avec la même histoire et espérons que cette nullité ne sera pas le mêtre étalon de la mise en scène coréenne des prochaines années.
Un bon divertissement
Comme tout a déjà été dit dans les critiques précedentes, je dirai juste qu"il faut voir se film pour les scénes d'actions, la music façon Hans zimmer, et que malgré tout le film est bien rythmé et se laisse regardé sans problèmes....
A regarder sans se prendre la tete sur le coté intellectuel ou réaliste, je crois que c'est pas le but de ce genre de film...(bien qu'il soit inspiré de faits réels, ça reste un film spectacle)
Machins de guerre
Ouverture fracassante, musique envahissante, le début laisse craindre un énième block-buster coréen tout en lourdeur et sans finesse...
S'ensuivent des séquences d'entraînement longuets, certes plus impitoyables que d'accoutumé, mais déjà vus dans nombre d'autres productions par ailleurs.
Mais tout n'est pas à jeter. Plutôt que de mettre en scène un troupeau de GI JOE sans grande cervelle sur fond de contexte politique douteux, le réalisateur arrive tout de même à esquisser quelques traits de vraie personnalité à des caractères autrement caricaturaux et d'esquinter aussi bien les pouvoirs en place du côté de la Corée du Sud, qu'au Nord.
La fin est assez pompeuse, mais se dire qu'il s'agit à d'une histoire vraie fait passer quelque peu la pilule.
En revanche, le film n'aura pas souffert à être coupé de quelques séquences par trop répétitives ou inutiles...une version plus longue director's cut semble être sorti en DVD dernièrement...quant à l'utilité de l'achat, c'est autre chose !
trop long !
Le film est donc inspiré d'une histoire vraie, çà donne un peu plus de profondeur, même si on reste sceptique pour certains passages...(mais il faut bien romancé, surtout au niveau des personnages, puisque nous sommes dans un film :))
La phase d'entrainement est sympa mais très classique pour le genre, et un même un peu long...d'ailleurs à ce niveau, le film est trop long, on s'attarde un peu trop longtemps sur à peu près tout ! Le film regagne du rythme sur la fin...
On voit bien aussi l'évolution des personnages au fil du film, mais çà reste toujours classique pour le genre.
Donc un film sans grande surprise, qui se laisse regarder malgrè des longueurs certaines.
Dirty Korea
Dirty Dozen en plus nombreux sans Lee Marvin, Charles Bronson, Cassavetes et Robert Aldrich, mais en sus une histoire vraie en guise d'alibi pour exploser le box office sud coréen, c'est plutôt chiant. A moins de bander pas mou du tout devant les tenues camouflages et d'interminable scènes d'entraînements, d'humiliations, de tortures où l'on fabrique les machines à tuer le nord (évidemment, mais ils ont aussi du coeur rassurez-vous ; le sujet c'est l'homme voyons) bien frustrées (l'isolement forcément, et puis raté sa cible à cause des politiques et la CIA, les boules), c'est long. Malgré SEOL Gyeong-Gu, l'un des plus grands acteurs contemporains, qui sait décidément jouer à merveille les névrosés (un peu trop bien sûr, tout est dans le regard), c'est ennuyeux. Et ce n'est pas la mise en scène d'une platitude aussi bizarrement contraire à l'ambition et l'ampleur des moyens mis en oeuvre qui n'arrive à nous sortir de cette répétition de scènes aussi prenante que de regarder un télé-achat pour le gadget qui vous fait des abdos impeccable (comme au cinéma) en regardant la télévision (en exagérant un peu bien sûr, quelques beaux plans de nuit en mer suscitent quelques excitations plastique, voir esthétique). Silmido, le genre d'objet qui commençait plutôt bien et s'enlise jusqu'à laisser le pire sentiment qu'un film puisse donner :l'indifférence.
Mieux vaut revoir le Aldrich, ça a quand même plus de gueule.
Efficace
Silmido surfe sur la vague des blockbusters coréens portés en avant par la compagnie Cinema Service, fondée et dirigée par l'excellent
Kang Woo-Suk, sans vraiment apporter de grandes nouveautés au genre. En regardant les interviews peu avant la sortie du film, j'ai tout d'abord émis de sérieux doutes quand à la qualité du film... L'épique réalisatrice parlait en effet d'avoir voulu tout d'abord réaliser une une histoire d'amour basée sur la tragique affaire de Silmido. Même avec l'abadon de cette ligne directrice, qui aurait provoqué la conception du film complètement hors sujet, je craignait qu'une partie de cette idée de départ subsiste dans le film.
Dès les premières images, on comprend qu'il n'en est rien. Même si l'origine des membres de la future unité d'élite est un peu augmentée par rapport à la réalité (dans la véritable affaire, les membres de l'unité étaient plus de petites frappes sans envergure et des mecs récupérés ça et là) pour rajouter au côté spectaculaire du film, la réalisation s'impose d'emblée comme sérieuse, ce qui me rassure. Les faits réels (relatés par les quelques rares témoins encore vivants) ont été globalement bien respectés bien que le jeu d'acteurs est un peu trop marqué, notamment au niveau des expressions de visages.
Un film efficace donc, avec tout le sérieux que l'on aimerais voir un peu plus souvent dans les blockbusters, notamment américains.
Un sujet intéressant mis en scène de façon caricaturale
Silmido aurait pu être un grand film. Tout d'abord ce sujet dont on aurait tendance à penser qu'il est invraissemblable s'il n'était pas avéré. C'est d'ailleurs là le principal point d'achoppement du film. Alors que l'on est tenté d'y chercher une valeur documentaire, on reste dans une lecture très hollywoodienne, autrement dit le niveau d'adéquation du film avec la réalité parait inexistant bien que l'ensemble s'inspire de faits réels.
Certes, l'entrainement du commando n'a rien d'une promenade de santé, mais très honnetement, tout discernement pris en compte, il s'agit là d'une caricature telle qu'on a pu la voir des dizaines de fois au cinéma. Toute la panoplie des clichés du film de guerre est reprise : l'amitié virile, le chef dur mais juste, le respect réciproque entre les soldats et les instructeurs. Mais surtout chacun des personnages principaux s'avère en définitive intrinsèquement honnête, ce qui est totalement abberant vu le contexte. Les zones d'ombres des héros sont principalement de la pause justifiant leurs présences sur l'ile et tous paraissent finalement bien sympathique en fin de compte.
La mise en scène répond quant à elle davantage à un cahier des charges, certes bien agencé mais manquant terriblement d'inspiration, qu'à une réelle évolution dramatique.
L'ensemble se laisse toutefois regarder sans déplaisir compte tenu du niveau budgétaire et des moyens techniques du film.