Ghost Dog | 3 | Un western sauce samouraï |
Chris | 3.5 | Un bon western |
Dans ce genre si délicieux qu’est le western spaghetti, n’est pas Sergio Leone qui veut. Si Terence Young ne s’en sort pas trop mal ici, malgré des transitions parfois hasardeuses et des situations un peu téléphonées, c’est sans conteste grâce à ses acteurs. La distribution est en effet de rêve : Charles Bronson tout d’abord, fine moustache et cheveux sales, qui veut laver l’affront de la trahison de son compagnon de braquage. Sa fourberie pour parvenir à ses fins n’a d’égal que son charme naturel avec les femmes… Toshiro Mifune ensuite qui, loin d’être le simple faire-valoir asiatique du film, tient les premiers rôles aux côtés de Heston. Le meilleur acteur japonais de tous les temps tranche les Comanches et couche avec des prostituées made in USA avec sa prestance et son charisme habituels, pour notre plus grand plaisir.
Le troisième larron n’est autre que notre Alain Delon national, le Delon de la grande époque (1960-1975) avec ses yeux perfides et sa dégaine de seigneur ; inutile de dire que son rôle de traître lui sied à ravir ! Enfin, Ursula Andress, la première James Bond girl, est l’atout féminin de choc et de charme avec sa crinière blonde et ses seins blancs qu’elle n’hésite pas à dévoiler… Avec ces 4 comédiens de talent, vous comprendrez qu’on en oublie vite la banalité de l’intrigue et les quelques petits défauts qui parsèment çà et là le film. Trente ans après sa sortie, Soleil Rouge n’a rien perdu de son caractère divertissant.
Certes c'est une co-production. Et tout le monde sait que les westerns co-produits au goût européen quand ils ne viennent ni de Leone, ni de Corbucci ne sentent pas très bon en général.
Pourtant, ici, les stars de l'époque des quatre coins du monde (manque juste une représentation du Zimbabwe) possèdent des rôles assez croustillants. Ils sont tous suffisamment charismatiques pour susciter un intérêt constant. Qui plus est, chaque protagoniste ne rêve que de descendre les autres, ce qui donne des situations assez pittoresques.
Ainsi, si la réalisation est assez passe-partout, les personnages, eux, portent le film sur leurs épaules et permet à ce buddy-movie d'avoir la qualité si rare de pouvoir être vu, revu et re-revu (les rediffusions sont quand même assez fréquentes) avec toujours la même délectation.