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Un couple parfait

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les avis de Cinemasie

1 critiques: 1/5

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4 critiques: 2.44/5

visiteurnote
Nicolas D. 1
Khanheda 1.5
Mounir 3.75
Pikul 3.5


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Ûn film dégagé

Quand on filme en 35 mm, on a maximum 10 minutes de pellicule dans le magasin. Il est obligé que quelque chose advienne dans ces dix minutes, sinon la bobine est perdue. Dans M/other, il arrivait que ce quelque chose advienne à la toute fin de la bobine: on voyait le flash de fin de bobine, conservé dans le film monté, et c'était absolument magique. Juste avant que la caméra ne décroche, les acteurs atteignaient souvent un moment de vérité bouleversant. C'était d'autant plus émouvant que l'on avait l'impression d'être les témoins d'un instant décisif. Il faut être un grand cinéaste pour savoir capter ça. Maintenant, Suwa tourne en DV. Les cassettes durent une heure. Il faut que quelque chose advienne, mais on a le temps, on a une heure. En plus une cassette DV, ça coûte rien. Les acteurs ne se pressent pas. Puis oublient pourquoi ils sont là, et in fine, oublient que quelque chose doit advenir malgré tout, que c'est ça le cinéma, c'est quelque chose qui advient. Qu'est-ce qu'on gagne ? Une actrice qui continue à jouer derrière une porte fermée, puisque qu'on n'a pas coupé la prise , on tourne en DV. Qu'est-ce qu'on perd ? Le cinéma.

24 mars 2007
par Nicolas D.


le cinéma pauvre

Un homme, une femme qui se séparent. C'est ce que propose un couple parfait. La séparation, un sujet dont se nourrit volontiers le cinéma, art du champ/contre-champ, de la séparation, et d'un oeil qui tente une impossible réconciliation. Le problème, c'est que dans un couple parfait, c'est l'Idée, pesante, fade et visqueuse qui se manifeste entre ces 2 êtres. Dans cette scène qu'exhibe si fièrement la bande annonce, où Marie referme la porte à son mari hors champ, on ne voit plus que la porte, une frontière qu'on nous impose, artificiellement, de la main évidente de l'actrice qui joue sous l'oeil du réalisateur, soumise à l'Idée. Ce qui importe c'est qu'on nous fasse bien comprendre que c'est la porte qui compte, l'Idée de la porte. Qu'un film c'est le dispositif, qui tient à force de surcadrages insistants et d'inutiles étirements à de la grossièreté, et qui fait valoir l'Idée, toujours, que ce soit celle de la séparation, de la fatigue, de la perdition etc. Le brouhaha comme signifiant de l'Idée d'extinction de sens, ou encore le silence en tant qu'Idée assourdissante et agacante, dissimulant ce qu'est un vrai silence au cinéma, une suspension, une absence de mots et d'idées devant l'image, une interrogation. Un couple parfait n'est qu'affirmations de dispositifs et de styles. En dépit de toute la méticulosité qui a pu être apportée, on se fout royalement des images, on fait voir de la Géométrie, de la Structure, des choses déconnectées des sens et du regard, avec majuscules et grandiloquences. Une certaine idée du cinéma, cérébrale et ennuyeuse au possible. Et tellement prévisible et convenue , en dépit de toutes les improvisations (mauvaises) qui peuplent le film. Un gros plan sur un Rodin, une lecture de Rilke, quelle trivialité! Quelle absence de sens et de subtilités! On criera au chef d'oeuvre, comme on a pu le voir ici et là mais en vertu de quoi? D'Idées simplement, qui n'entretiennent guère l'illusion que l'oeil ici a de quoi se nourrir, si ce n'est un plan final rempli de mystère et de grâce, et qui viendrait presque sauver tout ce qui lui précédait, son exact contraire.

13 février 2006
par Khanheda


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