Longtemps resté le "fils de" (en l'occurence de la plus grande star de tous les temps), surtout parce qu'il ne voulait pas tomber dans le piège de porter un héritage incommensurable en (re)faisant en forcément moins bien ce que papa fit que par manque de talent ou de volonté, Brandon n'a pas tardé à rapidement s'essayer au cinéma, même si à travers de nombreuses interviews, il s'évertuait à clamer qu'il n'était pas intéressé sinon au cinéma tout court, au cinéma d'arts martiaux. Une décision pleine de sagesse et d'humilité.
Ainsi au lieu de nous faire une Nouvelle nouvelle nouvelle fureur de vaincre, il a choisi de s'essayer, de se tester avant de se trouver son créneau, de préférence en marge des nunchakus. La légende dit pourtant qu'avant même de savoir marcher, Brandon savait cogner. Ainsi, si de manière évidente il était un artiste martial hors-pair, le gung-fu et sa thématique ne firent pas partie de sa carrière de manière imposante. A force d'avoir voulu se tester, on peut -avec le recul- lui reprocher de n'avoir pas eu des choix artistiques très probants. Cependant, avec encore plus de recul et d'objectivité, ces choix paraissent aujourd'hui légitimes et contribuent à asseoir la légende. Du film de HK inévitable au film ultra-culte universel, en passant par l'actioner sympatoche et le navet réjouissant, il paraît indéniable qu'il possédait un charisme et une classe inégalables, le tout empreint d'une humilité plus brandonienne que leeienne. Comme pour son papa, on ne peut s'empêcher de fantasmer sur ce qu'aurait été son devenir, sur ce qu'il aurait fait devant la caméra d'un Gordon Chan ou d'un John MacTiernan. Comme papa, parti trop tôt, comme papa, il est éternel.
Brandon Bruce Lee naît le 1er février 1965 à Oakland en Californie. Dès son plus jeune age, il est initié par son père; il est ainsi le tout premier élève en Jeet-Kune-Do. Quand son père décède, il a 8 ans.
Aussitôt, il s'installe avec sa mère Linda et sa soeur Shannon à Los Angeles loin de l'enfer putride des spéculations morbides faites autour de la mort de Bruce. Il décide ensuite qu'il sera acteur, comme tout habitant de LA qui se respecte, mais mettra plus d'énergie que la moyenne, en s'inscrivant à divers cours, tout en continuant à fréquenter l'institut de Jeet-Kune-Do tenu par maître Danny Inosanto, entre autres.
En 1986, après son rôle de tondu dans Kung-fu : le film au côté de David Carradine (histoire de boucler la boucle), les propositions hollywoodiennes sont guère croustillantes et tout comme papa, décide d'aller voir du côté de HK. Son premier grand rôle, il le trouve avec L'héritier de la violence, quand Ronny Yu ne rêvait pas encore du rigolo "brave gars". Plus tard en 1990, après un film allemand dont on aimerait beaucoup dire du bien (Lazer mission), et un sympatoche partage d'affiche avec Dolph Lundgren, il enchaîne avec Rapid Fire, un film écrit et fait pour lui, dans lequel il rapporte quelques bonnes idées made in HK. Ce bon succès international de 1992 a pour effet de secouer la fourmillière. Il s'apprête donc à incarner Eric Draven, un héros de comics désespéré et alors que les premières prises de vue commencent, signe un contrat d'exclusivité mirobolant avec une major.
La suite, tout le monde la connaît. Vingt ans après, le 31 mars 1993, il décède malheureusement de la même manière que son père dans Le jeu de la mort, juste avant un succès explosif évident alors que tout ne faisait que démarrer. Bizarre. Il repose depuis au côté de son père au cimetière de Lake View à Seattle. RIP, Brandon Bruce.
Chris
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